J'ai reçu il y a quelques jours le message suivant:
Vous avez été parmi les premiers clients à bénéficier de notre service AP Coverage, qui protège votre montre pendant deux ans à compter de la date d'achat, contre le vol par effraction ou détroussement, ainsi que contre les dommages fonctionnels. Merci de nous avoir accordé votre confiance. Nous avons à cœur d'accompagner nos clients dans leur parcours avec leur montre et nous sommes heureux de pouvoir annoncer que ce service est désormais bien implanté.
Le terme des deux années arrivant presque à échéance, nous vous rappelons que le service de couverture de votre montre prendra fin le 31 décembre 2024.
N'hésitez pas à revenir vers nous pour toute demande d'informations ou d'assistance supplémentaire pour votre montre.
Bien cordialement,
L'Equipe Audemars Piguet
Ce ne fut pas une surprise car les règles du service AP Coverage étaient claires dès le début: ce service gratuit protégeant les montres AP éligibles (montres neuves initialement achetées en 2022, 2023 et 2024) ne durait que deux ans. La question que j'avais était de savoir s'il allait être reconduit et visiblement, ce n'est pas le cas. Je n'ai pas vu à ce stade de communication sur l'application de l'AP Coverage sur les montres achetées en 2025. Nous rentrons donc dans une période de run-off où petit à petit, le nombre de montres protégées contre le vol par effraction ou détroussement ainsi que contre les dommages fonctionnels va diminuer jusqu'à s'éteindre à la fin 2026.
L'idée à la base d'Audemars Piguet était excellente. Dans un contexte sécuritaire dégradé, l'AP Coverage apportait une certaine sérénité à l'acquéreur d'une montre neuve avec la promesse, en cas de vol non exclu, d'obtenir soit le remboursement soit le remplacement de la montre. La contrepartie étant bien entendu, la cession à Audemars Piguet des droits de propriété sur la montre volée.
Audemars Piguet avait compris lors du lancement de l'AP Coverage que la capacité à apporter des prestations innovantes et pertinentes à ses clients était un facteur de différentiation par rapport à la concurrence. De plus, l'insécurité devenait un sujet critique et pouvait être considéré comme un frein à l'achat de montres neuves pour de nombreux clients. En proposant le service, Audemars Piguet faisait donc coup double en adressant ces deux enjeux.
Cependant, même si Audemars Piguet expliquait que le service n'était pas une assurance (et que donc le client ne payait pas de prime), son fonctionnement s'apparentait toutefois fortement à un mécanisme assurantiel: en cas d'un événement aléatoire, le client était en mesure de percevoir soit une indemnisation monétaire soit un remplacement de la montre volée. L'argument selon lequel le service se distinguait de l'assurance avait permis à Audemars Piguet de fonctionner beaucoup plus simplement qu'une compagnie d'assurance. Je n'ai pas reçu de contrat, ni de conditions particulières, ni de conditions générales. Le service sortait ainsi du cadre règlementaire des assurances qui est beaucoup plus strict. Et puis, tout simplement, Audemars Piguet n'était pas une compagnie d'assurance et c'est le seul nom qui était précisé dans les rares échanges, me forçant à penser que la manufacture ne s'était pas adossée à un partenaire assureur. Je pense que le fait que le service ait flirté avec une couverture d'assurance sans l'être a rendu les choses compliquées et a favorisé la décision de ne pas le reconduire (à ma connaissance) sous cette forme.
Peut-être qu'Audemars Piguet proposera dans le futur une couverture mais cette fois-ci dans un cadre plus formel et normé. En tout cas, je souhaitais saluer l'initiative d'Audemars Piguet qui avait lancé l'AP Coverage en 2022 en ayant compris les attentes et les préoccupations de sa clientèle. L'environnement n'a guère changé et le fait que l'activité d'assurance soit le pôle le plus profitable et dynamique d'Hodinkee (ce que peu de personnes savent) prouve de nouveau que le sujet de la couverture assurantielle des montres est devenu un thème important. C'est incontestablement un sujet sur lequel le secteur doit travailler afin de proposer des garanties et des critères d'indemnisation adaptés aux besoins des clients.