L'Omega Bronze Gold Paris 2024 se hisse à la hauteur des Jeux Olympiques

Finalement, j'ai l'impression que chez Omega, les récompenses se sont dans le sens inverse de celles des Jeux Olympiques. En effet, selon moi, c'est la  montre arrivée en troisième position dédiée à Paris 2024 qui remporte haut la main la médaille d'or de la meilleure célébration de l'événement. L'Omega Specialities Edition Bronze Gold Paris 2024 est tout cas beaucoup plus séduisante que la Seamaster (je ne suis pas fan de l'approche bicolore) et les déclinaisons de la Speedmaster Chronoscope (que je trouve définitivement trop grande avec un cadran un peu confus).

S'il fallait que je me comporte comme le membre d'un jury d'une discipline artistique, je ne pourrais que constater que l'Omega Bronze Gold Paris 2024 coche de nombreuses cases. La première de ses qualités est son look néo-rétro qui lui donne un charme suranné. Rien de surprenant à cela puisque la montre est inspirée par un modèle de 1939. Alors évidemment, le lien avec les Jeux Olympiques semble moins évident présenté de cette façon. Mais le cadran de type secteur rappelle les instruments de mesure et la connexion semble alors plus logique.

Ensuite, Omega n'a pas commis de véritables fautes dans son exécution. La pièce est équilibrée avec son diamètre de 39mm, le sous-cadran de la trotteuse est légèrement proche du centre mais cela ne nuit pas à l'équilibre de l'ensemble et l'utilisation du logo Omega vintage est appréciable. Les erreurs éliminatoires telles que le rajout d'un guichet de date ont été évitées. Et le mouvement est même à remontage manuel ce qui est un bon point compte tenu du design. La finition des différents éléments est irréprochable et j'ai particulièrement apprécié les aiguilles, la couronne et le motif "Clous de Paris" au centre du cadran. Le petit écart se situe en revanche dans cette zone car je pense qu'Omega aurait pu et dû éviter d'inscrire la référence à l'argent 925. Cette inscription Ag925, même discrète, n'apporte rien et gâche un peu la pureté du cadran. Il va falloir qu'un jour les marques comprennent que ces inscriptions côté cadran sont laides. Mais je rassure tout de suite: il n'y a ici rien de rédhibitoire. 

Un autre très bon point est la référence subtile à Paris 2024. Subtile lorsqu'on regarde la montre côté cadran puisque le logo des Jeux de Paris occupe tout le fond du boîtier. Mais lorsque la pièce est portée, rien n'est perceptible si ce n'est, pour les plus attentifs, l'utilisation conjointe du bronze gold et de l'argent soit un clin d'oeil aux 3 matériaux des médailles. Le boîtier satiné est en effet réalisé en bronze gold et les aiguilles en or possèdent un revêtement PVD en bronze gold également pour assurer la cohérence.

Enfin, l'esthétique néo-rétro n'a pas empêché Omega d'appliquer ses standards de qualité et de performance d'aujourd'hui: l'Omega Bronze Gold Paris 2024 est antimagnétique et certifiée Master Chronometer. Le verre saphir bombé est traité avec un antireflet double face ce qui est très appréciable (et logique pour une montre habillée) et favorise la lisibilité. Le mouvement est le calibre Omega 8926 à remontage manuel qui possède une réserve de marche de 72 heures pour une fréquence de 3,5hz. Comme précisé précédemment, ce calibre n'est pas visible puisque le logo de Paris 2024 occupe le fond du boîtier. Cela semble dommage car l'architecture du calibre le rend plutôt plaisant à observer. Cependant, sa présentation reste très contemporaine et son style aurait peut-être un peu juré avec l'esthétique du cadran. Alors, le fond plein n'est pas une si mauvaise idée que ça. 

J'ai pris beaucoup de plaisir à porter cette montre. Son équilibre, son rendu harmonieux la rendent très séduisante et la couleur du bronze gold lui confère une atmosphère plus chaleureuse que précieuse. La souplesse du bracelet en cuir de veau brun positionne fermement la montre sur le poignet. La boucle ardillon en bronze gold est logique compte tenu de la démarche stylistique de cette Omega.

Le prix de vente de cette pièce commémoratrice, qui n'est pas une édition limitée mais plutôt une production limitée est de 13.200 euros. Dans l'absolu, il s'agit d'un tarif élevé pour une montre à remontage manuel avec un boîtier qui n'est pas dans un métal précieux. Une De Ville Trésor avec le même mouvement et un boîtier en acier coûte 5.000 euros de moins. Mais est-ce que les choses sont  comparables ? L'Omega Bronze Gold Paris 2024 est assurément une montre très réussie, très bien faite et le bronze gold apporte un plus. Et puis, la réussite générale des Jeux de Paris 2024 va forcément rejaillir sur cette montre. L'événement a généré beaucoup de joie, de plaisir et d'engouement, balayant les craintes plus ou moins légitimes. Je suis donc sûr que cette Omega profitera de ce contexte favorable et le niveau de prix s'estompera face à la dimension commémorative. En tout cas, le troisième essai fut le bon. Omega tient enfin sa montre à la hauteur de celle des Jeux Olympiques.

Les plus:

+ la qualité de l'exécution

+ les performances du mouvement

+ la référence à Paris 2024 qui n'est pas perceptible côté cadran

Les moins:

- l'inscription Ag925 sur le cadran

- le tarif élevé... mais hélas guère surprenant dans le monde horloger de 2024