Zenith revisite une configuration favorite avec la Chronomaster Original Triple Calendar

Une des nouveautés les plus marquantes de la toute dernière édition de la LVMH Watch Week est sans aucun doute la Zenith Chronomaster Original Triple Calendar. En effet, elle démontre la capacité de la manufacture du Locle à réinterpréter dans un contexte contemporain des complications historiques qu'elle pratiquait déjà dans les années 70. En fait, c'est un vrai retour à ses racines que propose Zenith. La Chronomaster Original Triple Calendar propose une organisation de cadran similaire à celle des modèles d'antan, le tout avec un diamètre de boîtier contenu de 38mm. C'est une excellente nouvelle car il y a quelques temps des modèles à triple calendrier avaient été présentés avec des diamètres bien plus imposants et je me souviens particulièrement d'une déclinaison d'une Zenith El Primero 410 à cadran blanc d'un diamètre de 42mm qui était notoirement trop grande avec des informations perdues au milieu du cadran.

Ma version préférée, celle à cadran gris ardoise soleillé:


Pas de danger avec les nouveautés de cette année: les montres sont équilibrées et offrent des proportions harmonieuses et j'ai vraiment apprécié ces nouvelles pièces qui, à défaut d'être surprenantes, sont très bien réalisées.

Il faut les considérer comme des réinterprétations des modèles historiques et pas comme des clones car la différence fondamentale reste le calibre de base. Les Chronomaster Original Triple Calendar sont animées par le calibre El Primero 3610 qui consiste en fait en la combinaison du calibre El Primero 3600 avec le module de triple calendrier. Et qui dit Calibre El Primero 3600 dit trotteuse de chronographe qui effectue un tour de cadran en 10 secondes. Les modèles historiques utilisent quant à eux un calibre El Primero traditionnel avec une trotteuse de chronographe effectuant un tour complet de cadran en une minute. Mais pour le reste, l'organisation du cadran reste la même: l'affichage des phases de lune est logée dans le sous-cadran inférieur (le compteur des minutes), le guichet du jour de la semaine est situé au-dessus du sous-cadran de gauche (la trotteuse permanente) et le guichet du mois est positionné au-dessus du sous-cadran de droite (le totalisateur des secondes). Quant à l'information calendaire la plus importante, les quantièmes, ils sont indiqués via un guichet à 4h30.

Le diamètre de 38mm offre des proportions idéales:


Même si je ne suis pas un grand amateur des montres "calendrier", je trouve que Zenith a un vrai savoir-faire sur le sujet et cela se ressent dans l'exécution de cette nouveauté. Les proportions sont optimales, la taille du boîtier m'a semblé idéale (l'épaisseur de 13mm reste raisonnable) et la présence des phases de lune égaye joliment le cadran. Les guichets supérieurs du jour et du mois sont quant à eux plutôt discrets et ont même tendance à se faire oublier. L'étanchéité de 50 mètres est à noter.

3 cadrans distincts sont disponibles: gris ardoise soleillé, vert olive soleillé et "panda" blanc argenté. Ma version préférée est celle gris ardoise que j'ai trouvé très élégante même si la montre semble plus petite que celle à cadran "panda" blanc argenté. La version à cadran vert olive soleillé n'est disponible que dans les boutiques Zenith (physiques ou e-shop). La couleur est également très bien dosée, offrant un rendu raffiné, évitant le risque de lassitude sur le long terme.

La version à cadran vert olive soleillé:


Le fond transparent du boîtier en acier permet d'apprécier le calibre El Primero 3610. Compte tenu de la construction du mouvement et de la position du module additionnel, son rendu est similaire à celui du calibre El Primero 3600. C'est un mouvement que je trouve très beau à regarder non pas du fait de ses finitions qui, si elles sont soignées, ne proposent rien de particulier. En revanche, l'architecture du mouvement, ses effets de profondeur, son apparente complexité le rendent très séduisant, confortant son statut de calibre mythique. Et puis, ce qui ne gâche rien, ses performances sont excellentes avec une fréquence de 5hz (et donc une capacité de mesurer et ici d'afficher avec lisibilité les 10ièmes de seconde) et une réserve de marche étendue à 60 heures. En ce qui concerne les fonctions calendaires, je rappelle que nous sommes ici dans le cadre d'un triple calendrier et qu'il ne s'agit pas d'un calendrier annuel ou perpétuel. Il faudra donc changer manuellement la date lorsque le passage d'un mois à l'autre l'impose.


Le prix de vente de chaque version de la Chronomaster Original Triple Calendar est de 14.000 euros avec un bracelet en cuir ou de 14.500 euros avec un bracelet en acier. Nous sommes donc à plus de 4.000 euros d'écart par rapport à la Chronomaster Original à bracelet en cuir ce qui est significatif. La Chronomaster Original possède le quantième et comme de toutes les façons le triple calendrier n'empêche pas la nécessité d'ajuster manuellement les quantièmes, c'est donc l'affichage des phases de lune, du jour de la semaine et du mois qui explique l'écart tarifaire. Tout est donc une question de perception de la valeur des affichages additionnels. Si le client estime qu'ils apportent un vrai plus par rapport à la Chronomaster Original, alors il pourra accepter le tarif plus élevé. S'il estime qu'ils n'apportent pas grand chose de plus ou que leur valeur ajoutée ne "pèse pas" les 4.000 euros d'écart, alors il restera sur la Chronomaster Original... qui de toutes les façons est déjà une très belle montre. Pour moi, en tout cas, je trouve que le prix de la Chronomaster Original est plus cohérent à 9.900 euros que celui de la Chronomaster Original Triple Calendar à 14.000 euros. Et comme je ne suis pas un inconditionnel des montres calendrier, mon choix se porterait sans hésitation sur la version la plus simple.

Le calibre El Primero 3610:


Quoi qu'il en soit, Zenith a eu raison de présenter cette nouveauté. Tout d'abord, il y a de très nombreux amateurs de fonctions calendaires. De plus, cela permet à Zenith de revisiter son passé et d'être en cohérence avec celui-ci. Enfin, le savoir-faire de la manufacture s'exprime à travers l'intégration efficace de la complication et les performances du calibre de base. Au final, la balle est dans le camp de la clientèle qui ne manquera pas de jouer aux comparaisons avec la Chronomaster Original et son étiquette.

La version à cadran "Panda" blanc argenté avec le bracelet en acier:


Les plus:

+ le diamètre idéal

+ une intégration efficace des affichages calendaires

+ les performances du calibre El Primero 3610

Les moins:

- l'écart tarifaire avec la Chronomaster Original