Tudor réinterprète la Pelagos FXD pour concrétiser son partenariat avec "Alinghi Red Bull Racing Edition"

Tudor vient de dévoiler deux montres, les nouvelles Pelagos FXD "Alinghi Red Bull Racing Edition" qui constituent la concrétisation du partenariat noué en 2022 entre la marque et l'équipe qui représentera le syndicat suisse lors de la 37ième édition de la Coupe de l'America. J'ai eu l'occasion de voir de près une de ces deux nouveautés, la version à trois aiguilles. Je reviendrai plus tard sur la Pelagos FXD Chrono "Alinghi Red Bull Racing Edition" qui est un nouveau modèle. La version à trois aiguilles ne l'est pas vraiment puisqu'il s'agit d'une réinterprétation d'un modèle existant, la Pelagos FXD "Marine Nationale". Elle n'en demeure pas moins intéressante car elle a été réalisée avec soin et intelligence.

Avec soin d'abord parce que déjà le point de départ était adapté à une telle interprétation. La Pelagos FXD est une montre technique qui se distingue par la construction particulière de son boîtier à barrettes de bracelet fixes et son style élancé. L'objectif de Tudor a été de partir de ce boîtier pour mettre en oeuvre les mêmes matériaux  que ceux utilisés dans la conception du bateau du syndicat suisse. C'est ainsi que nous retrouvons du composite de carbone noir mat dans le corps principal du boîtier, de l'acier inoxydable à sa base et une lunette bidirectionnelle graduée 60 minutes en titane comportant un disque en composite de carbone. Il se dégage donc de la montre une sensation de cohérence et ce d'autant plus que les couleurs sont les mêmes que celles du bateau. Alors que je ne suis généralement pas fan du mélange noir et bleu (je trouve que ce sont deux couleurs qui se marient mal), le résultat est ici très convaincant du fait de l'aspect mat du composite de carbone et du bleu du cadran. Le rendu est contemporain, plutôt doux et habilement rehaussé par quelques touches de rouge, la couleur que j'ai toujours associée à Alinghi et aux montres qui dans le passé ont été créées dans un contexte similaire. Le rouge reste cependant discret car uniquement visible au niveau de la trotteuse, de l'inscription Pelagos et au bout du brin du bracelet.

En comparaison avec la Pelagos FXD "Marine Nationale" qui pouvait être considérée comme une montre essentiellement bleue , la Pelagos FXD "Alinghi Red Bull Racing Edition" offre plus de contrastes et un soupçon de dynamisme supplémentaire. Elle n'en demeure pas moins très raisonnable dans sa gamme chromatique et l'atmosphère plus sportive est bien retranscrite.

Tudor a fait preuve d'intelligence ensuite. Certes la Pelagos FXD "Alinghi Red Bull Racing Edition" symbolise l'engagement de la marque avec le syndicat mais il reste très discret. Tudor a trouvé une sorte de point d'équilibre qui n'était pas simple à obtenir. Il fallait d'un côté incarner cet engagement et ce lien entre les deux parties. La cohérence de l'approche présentée précédemment démontre que cet objectif est atteint. Mais la montre ne devait pas ressembler non plus à une montre publicitaire car devant être également portée par des clients n'ayant pas plus d'atomes crochus que ça avec la voile. L'inscription "Alinghi Red Bull Racing" est positionnée sur le rehaut si bien que le cadran est vierge de toute référence au syndicat. Le logo ne se retrouve que sur le fond du boîtier et il est donc invisible lorsque la montre est portée. L'ambition commerciale de la montre est évidente. Grâce au boîtier en composite de carbone (moins onéreux qu'un boîtier entièrement en titane) et au fait qu'un seul bracelet en tissu bleu soit fourni (un bracelet caoutchouc est également fourni avec la Pelagos FXD "Marine Nationale"), le prix de vente est fixé à 3.620 euros soit 400 euros de moins que la version "Marine Nationale"). Tudor repasse ainsi sous la barre des 4.000 euros pour attirer une clientèle qui recherche une montre étanche à 200 mètres, à la présentation irréprochable et qui profite de la renommée de la marque.

Comme je considère la Pelagos FXD "Marine Nationale" comme une des plus belles Tudor récentes (si ce n'est la plus belle), je n'ai pu que me réjouir de découvrir une nouvelle version. L'absence de date ne pose aucun souci dans une montre à vocation sportive et le diamètre de 42mm reste tout à fait raisonnable grâce à l'ouverture du cadran mesuré et à la position du bracelet par rapport au boîtier. Reste le système à barrettes fixes qui impose au bracelet de passer sous le boîtier et qui augmente un peu l'épaisseur. Mais la forme du boîtier fait partie de l'identité de la Pelagos FXD alors cette contrainte (qui limite aussi les possibilités de changement de bracelet) reste acceptable.

Enfin, une des forces de la Pelagos FXD réside dans les performances de son mouvement  MT5602 (version sans date du MT5612) qui possède une réserve de marche de 70 heures et une fréquence de 4hz. Ce calibre, fiable et précis, accompagnera le propriétaire de la montre en toutes circonstances, que ce soit au cours d'une régate ou bien au sec sur la terre ferme.

A titre personnel, je conserve une préférence pour la Pelagos FXD "Marine Nationale" du fait notamment de sa dominante bleue que j'apprécie particulièrement et de son boîtier en titane. Il n'en demeure pas moins que la version "Alinghi Red Bull Racing Edition" est très bien faite, respectant les mêmes critères de qualité. Son prix plus agressif et son style plus dynamique pourront séduire une clientèle plus grand public que celle de la version "Marine Nationale".

Merci à l'équipe Dubail pour son accueil.

Les plus:

+ La cohérence de la montre avec le partenariat qui reste toutefois discret

+ Les performances du calibre MT5602

+ Le prix repasse sous la barre des 4.000 euros

Les moins:

- le système à barrettes fixes impose un certain type de bracelet