Le deuxième numéro de Montre Heroes vient de sortir...

 ... et j'ai eu le très grand plaisir d'y consacrer un article dédié à la Moser Streamliner Centre Seconds. C'est un vrai privilège que d'avoir pu contribuer à un tel magazine qui démontre que le "print" est loin d'être mort. Il peut être même considéré comme un vecteur de communication d'avenir en proposant plus de mises en perspective et d'analyses dans son contenu. Je ne sais pas si c'est lié à ma génération mais à titre personnel, j'ai toujours considéré le format papier des médias comme plus prestigieux et valorisant que le digital. Et pourtant, j'ai beaucoup écrit sur des supports digitaux (ce blog en est la preuve), des forums, des magazines en ligne. Mais j'ai toujours eu un attachement particulier au papier ne serait-ce que par sa dimension durable et la relation qu'il crée avec son lecteur. Un magazine se touche, se feuillette, se conserve, peut être relu quelques mois ou années plus tard. Dans l'univers du digital, tout est beaucoup plus rapide et éphémère. On lit et on oublie très vite. C'est la culture du zapping qui prédomine, dans un monde où les amateurs d'horlogerie recherchent le plus rapidement possible les photos "live" et les données basiques qui les intéressent de nos jours (prix et disponibilité...). Finalement, un équilibre pourrait se trouver, chacun dans son domaine de prédilection. Il est extrêmement difficile pour le "print" de coller à l'actualité ne serait-ce que pour des contraintes matérielles. Le digital permet la publication quasi instantanée de photos "live" (les amateurs de montres apprécient peu les photos officielles des marques, trop cliniques et aseptisées) et des toutes dernières informations. En revanche, le "print" m'apparaît bien plus pertinent lorsqu'il s'agit de prendre du recul et de proposer des thèmes. D'ailleurs, certains acteurs puissants du digital ne s'y trompent pas puisque Hodinkee publie son magazine depuis 2017. Car le constat suivant peut être fait: même si les amateurs survolent les informations, balayent leurs écrans à la vitesse de l'éclair (il est presque déprimant de constater qu'une vidéo doit attirer l'attention en moins de 3 secondes pour qu'elle puisse rencontrer le succès), il arrive toujours un moment où ces mêmes personnes ont besoin de se poser et d'entreprendre une lecture plus sereine des informations. Et c'est là où le "print" joue son rôle.

En tout cas, sous l'impulsion de Paul Miquel, le deuxième numéro de Montre Heroes est celui de la confirmation. Le magazine trouve sa place dans le panorama de la presse française et j'apprécie qu'il aborde l'horlogerie dans toutes ses dimensions, à travers les modèles les plus célèbres (un dossier est consacré à la Rolex Daytona), ses acteurs, ses créateurs ou les marques plus confidentielles. La fréquence de publication trimestrielle permet de se détacher de la pression de l'actualité et complète plus que ne concurrence l'offre des magazines mensuels tels que La Revue des Montres ou Montres Magazine. J'ai d'ailleurs la conviction que le succès d'une publication ne pourra que rejaillir de façon positive sur les autres car témoignant d'un renouveau pour l'intérêt de la presse papier.

Je tiens à particulièrement remercier Paul Miquel de m'avoir donné l'opportunité d'écrire cet article et de l'avoir publié.