La semaine passée, la boutique IWC de la rue de la Paix organisa à l'attention de ses clients et en partenariat avec Mercedes-Benz le test de plusieurs véhicules de la gamme Mercedes-AMG dans les rues de Paris. Cet événement, qui fut très apprécié par les invités, rappelle le fort lien qui existe entre la marque à l'étoile et la manufacture de Schaffhouse. Il me donna l'occasion de revoir l'Ingénieur Calendrier Perpétuel Digital. En effet, une montre de la collection Ingénieur me semblait être toute indiquée dans ce contexte automobile... et tant qu'à faire, autant choisir une des plus compliquées!
Votre serviteur avec l'Ingénieur Calendrier Perpétuel digital au poignet:
Les Mercedes-AMG attendent leurs conducteurs devant la boutique IWC de la rue de la Paix:
On a tendance à l'oublier mais IWC a fortement travaillé sur le développement de ses mouvements lors de ces dernières années et un des calibres les plus intéressants issus de la Manufacture est assurément le 8980x que nous retrouvons dans plusieurs montres des collections Da Vinci, Montres d'aviateurs, Portugieser, Ingénieur et Aquatimer (soit toutes les collections du catalogue sauf la Portofino). Ce calibre est intéressant du fait de ses performances mais également parce qu'il permet une organisation originale du cadran. A ce titre, il redéfinit l'architecture traditionnelle des cadrans des montres chronographe à calendrier perpétuel.
L'organisation particulière du cadran avec les deux affichages digitaux qui se détachent nettement:
C'est ce que j'apprécie le plus dans ce calibre. Il se reconnaît au premier coup d'oeil non pas à l'observant à l'arrière de la montre mais grâce aux deux affichages digitaux sur le cadran. Les quantièmes et les mois sont en effet indiqués à travers deux double-guichets qui assurent une lisibilité optimale des informations calendaires. J'apprécie ainsi beaucoup que l'information principale, les quantièmes (car après tout, telle est le rôle d'un mécanisme à quantièmes perpétuels: afficher les quantièmes de façon exacte sans devoir intervenir sur le réglage de la montre) soit si facilement accessible. J'ai toujours tendance à penser qu'une montre à quantièmes perpétuels dont la date est extrêmement difficile à lire perd de son intérêt.
L'autre plus-value liée au calibre 8980x (dont la réserve de marche se situe autour de 68 heures) est l'intégration des données du chronographe (avec retour en vol) sur le cadran. Les compteurs des heures et des minutes sont regroupés dans un unique sous-cadran à douze heures. Cette présentation est très agréable à l'usage et peut même servir en tant que second fuseau horaire si le chronographe est lancé au bon moment et maintenu en permanence en fonctionnement. La contrepartie d'une telle organisation de cadran orientée vers l'efficacité et la lisibilité est que la trotteuse du chronographe est sacrifiée. Certes, elle est toujours présente mais les sous-cadrans de l'Ingénieur coupent la graduation périphérique qui de toutes les façons, ne comporte pas les intervalles entre les secondes. Dans ce contexte, la mesure au 8ième de seconde n'est guère possible.
C'est cependant dans le contexte de l'Ingénieur que je préfère le mouvement, principalement pour une raison de cohérence entre l'esthétique de la montre et la complication. Je trouve que les affichages digitaux se marient parfaitement avec ce style profondément marqué par l'univers automobile. La montre est imposante (le diamètre est de 46mm) et épaisse (17mm) et dans ce contexte, la présentation du cadran correspond bien au sentiment de puissance que le boîtier dégage. Ce dernier est en aluminure de titane et la montre se positionne bien sur le poignet, le bracelet étant en contact avec le boîtier. Lors du changement d'année, les trois affichages liés au calendrier perpétuel (les deux double-guichets et le guichet simple de l'année bissextile) se mettent en mouvement et animent de façon simultanée le cadran. Les effets de semi-transparence de ces affichages ne s'apprécient pas uniquement lors de ce moment précis. Ils apportent une touche esthétique technique en dévoilant subtilement les mécanismes côté cadran du calibre 89802.
J'apprécie donc cette Ingénieur Calendrier Perpétuel Digital. Elle est bien entendu excessive compte tenu de son gabarit mais je ne perçois pas ce point comme un défaut car il renforce l'atmosphère automobile et de puissance de la montre. La décoration du mouvement, sans être spectaculaire, est elle aussi en adéquation avec cette atmosphère, la masse oscillante étant inspirée par les rayons d'une jante. Ce sont tous ces détails qui mis bout à bout m'incitent à penser qu'elle est la meilleure interprétation du mouvement 8980x d'IWC. Au-delà de la dimension pratique, les affichages digitaux contribuent à la réussite esthétique de l'ensemble.
Merci à l'équipe IWC France.