Afin de célébrer cette année son 150ième anniversaire, le Printemps proposa à certaines marques horlogères présentes dans ses magasins de réaliser des montres en série limitée marquant cet événement. Girard-Perregaux répondit présent et saisit l'opportunité pour dévoiler une version de la 1966 qui décoiffe.
En fait, pour être plus précis, Girard-Perregaux réalisa deux montres: l'une féminine d'un diamètre de 30mm avec une lunette sertie et des diamants utilisés comme index, l'autre masculine qui part de la base de la 1966 automatique d'un diamètre de 38mm. Les deux partagent un point commun qui en fait tout leur charme et leur intérêt: un cadran rouge vif.
Rarement un changement de cadran aura autant transformé l'esprit d'une montre. La 1966, particulièrement dans ses versions 3 aiguilles, est le symbole de la montre classique habillée, à la fois simple et raffinée. Joliment exécutée, je peux cependant lui trouver un côté un peu trop formel, pour ne pas dire trop tranquille. Fort heureusement, ce cadran rouge la secoue et lui apporte dynamisme et énergie. Ce cadran est une véritable réussite. Au-delà de sa couleur, il crée de multiples reflets accentués par son côté légèrement bombé et l'effet satiné soleil qui prédomine. Allant du rouge très vif au rouge sombre, c'est un véritable arc-en-ciel fondé sur une unique couleur de base qui nous est offert. Je me suis interrogé sur la raison de l'utilisation d'une telle couleur. Elle constitue un hommage aux fleurs qui symbolisent le Printemps et au bout du compte, le rouge est idéal dans ce contexte. Le rythme d'un grand magasin est fait de mouvements, d'effervescence et la vivacité du rouge me rappelle bien les affluences du samedi après-midi!
J'avais cependant des doutes sur la combinaison créée entre ce cadran et le boîtier en or rose. Est-ce que deux teintes vives allaient cohabiter alors qu'à titre personnel, j'aime beaucoup les cadrans qui contrastent fortement avec les boîtiers. C'est une bonne surprise car la réponse est positive. La chaleur de l'or rose se mélange bien avec le rouge et la montre est étonnamment vive sans être agressive ni exubérante. Le choix d'utiliser le boîtier de 38mm me semble judicieux. L'ouverture du cadran est importante car la lunette est fine et le boîtier de 41mm aurait été trop grand compte tenu de la couleur dominante.
Si la montre est esthétiquement réussie, je pense que le résultat aurait été encore plus convaincant et abouti si Girard-Perregaux avait osé procéder à deux modifications. Le guichet de date, surtout avec ce fond blanc me semble inutile et de plus, il gâche un peu le plaisir en cassant l'harmonie du cadran. L'autre élément qui me gêne est le maintien du fond transparent qui permet d'observer le mouvement 3300. Ce mouvement, d'une fréquence de 4hz et d'une réserve de marche de 46 heures n'est certes pas désagréable à observer. Il est simplement décoré mais avec soin. En revanche, son diamètre de 25,3mm est un peu petit pour le diamètre de 38mm et cela se voit. Le choix d'un fond plein aurait été plus judicieux selon moi. Le risque commercial d'oser cacher le mouvement et de retirer la date était bien faible. En effet, cette série limitée est bel et bien très... limitée! Imaginez donc: seulement deux montres sont disponibles par version! Une se trouve dans le magasin Haussmann, l'autre se trouve dans celui du Carrousel du Louvre. Mais je ne vous dis pas quel magasin a la numéro 1!
Malgré ces deux bémols, bien réels, j'ai pris du plaisir à porter cette 1966 et ce d'autant plus que son confort au porté demeure irréprochable. Je n'imaginais d'ailleurs pas une telle capacité à se transformer et cette dose d'énergie lui va à ravir. Grâce à ce cadran dynamique, la 1966 trouve un souffle nouveau qui me permet de la considérer sous un angle différent. J'espère donc que cette série limitée donnera des idées à Girard-Perregaux sur la façon de donner du peps à sa montre classique.
Merci à l'équipe du Printemps.
Les plus:
+ un cadran dynamique qui donne un nouveau style à la 1966
+ la finition du cadran
+ le confort au porté
+ l'efficacité au remontage du calibre 3300
+ une vraie série limitée!
Les moins:
- un guichet de date pas indispensable qui casse un peu l'harmonie du cadran
- un fond plein aurait été préférable