En dévoilant la Pilot Aéronef Type 20 lors de la Foire de Bâle 2012, Zenith poursuit deux principaux objectifs. Le premier consiste à nous inviter à un voyage dans le passé afin de redécouvrir la riche histoire de la Manufacture et son lien avec celle de l'aviation. Le second a pour but de donner un coup de projecteur sur la collection Pilot, initiée en 2011 avec la Pilot Chronographe et qui se renforce en 2012 avec l'adjonction de nouveaux modèles: la Pilot Big Date Special, la Pilot Doublematic et donc cette Pilot Aéronef Type 20 qui, contrairement aux autres, est vendue dans le cadre d'une série limitée de 250 exemplaires.
Il faut avouer que le choix de la Pilot Aéronef Type 20 comme vecteur d'image est on ne peut plus judicieux. Dans un concert horloger de plus en plus formaté, la présentation de cette montre hors norme, au gabarit à proprement parler délirant peut être interprétée comme un geste d'une folle audace. Zenith a intelligemment fait monter la pression au fil des derniers mois afin de préparer le terrain. Je pus ainsi découvrir cette montre comme tous ceux qui visitèrent la suite réservée par Zenith au Kempinski pendant la semaine du SIHH. Mais l'embargo était de mise. Puis les premières photos furent dévoilées lors du Gala de bienfaisance de l'association Smiling Children au cours duquel une Pilot Aéronef Type 20 fut mise aux enchères. Enfin, la montre fut officiellement présentée à Baselworld où sa démesure a suscité curiosité, interrogation et intérêt auprès des visiteurs.
Prenez n'importe quelle montre d'un diamètre aussi imposant (57,5mm) et vous la trouverez ridicule. Mais avec la Pilot Aéronef Type 20, jamais un tel sentiment effleure notre esprit car le diamètre est cohérent avec les sources d'inspiration qui ont conduit à sa création et parce qu'il est guidé par le diamètre propre du mouvement. Elle est un hommage aux différentes Zenith qui ont accompagné les pionniers des premiers heures de l'histoire de l'aviation comme la Zenith de Louis Blériot qui se trouva à son poignet lorsqu'il fut le premier à traverser la Manche aux commandes d'un avion, la Zenith de Léon Morane qui fut le premier pilote à voler à plus de 100km/h, la Zenith montre de bord Type 20 qui équipa un grand nombre d'avions à la fin des années 30 et dans les années 40. Ces montres étaient des instruments de mesure dont la fiabilité, la résistance, la précision n'étaient pas seulement requises mais bel et bien exigées compte tenu de leurs usages. Montres bracelet ou montres de bord, ces Zenith partageaient en commun l'utilisation de chiffres et d'aiguilles "cathédrale" luminescents et d'une petite seconde. La Pilot Aéronef Type 20 reprend ces codes y compris dans la police de caractère des chiffres mais en y rajoutant une fonction que permet le mouvement 5011K: l'affichage de la réserve de marche.
Le cadran, malgré ses racines historiques n'est pas dénué d'originalité. Le 5011K étant à la base dédié aux chronomètres de marine et aux montres de poche, la couronne étant dans le contexte d'une montre bracelet déplacée à 3 heures, la petite seconde se retrouve à 9 heures. Le sous-cadran de la réserve de marche est plus proche de l'axe des aiguilles que celui de la trotteuse. La montre n'est donc pas symétrique comme le prouve le fait que le "3" du cadran est totalement préservé alors que le "9" est partiellement "rogné". Cela donne une impression un peu bizarre que les montres de poche ou chronomètres de marine utilisant le 5011K n'ont pas. Car pour ces derniers, l'axe des registres est vertical et la taille des sous-compteurs plus petite. Peut-être Zenith aurait-il eu intérêt à réduire légèrement les sous-compteurs?
La finition des aiguilles et des chiffres est irréprochable: rien ne bave, l'exécution est parfaite. Les chiffres et la graduation de la réserve de marche apportent une touche de relief qui contribue à la réussite de la finition du cadran. Mon regret réside dans la couleur de l'aiguille de la réserve de marche dont le rouge jure un peu avec l'ambiance générale du cadran. Un peu plus de discrétion aurait été préférable selon moi.
La finition des aiguilles et des chiffres est irréprochable: rien ne bave, l'exécution est parfaite. Les chiffres et la graduation de la réserve de marche apportent une touche de relief qui contribue à la réussite de la finition du cadran. Mon regret réside dans la couleur de l'aiguille de la réserve de marche dont le rouge jure un peu avec l'ambiance générale du cadran. Un peu plus de discrétion aurait été préférable selon moi.
L'emploi du titane pour le boîtier peut sembler étonnant de prime bord. Mais il est logique. Tout d'abord il allège la montre ce qui compte tenu de ses dimensions est plus que bienvenu. Et puis la montre de bord était elle-même réalisée en alliage léger, alors pourquoi pas? La couronne crantée a la taille idéale pour une manipulation aisée (remontage et mise à l'heure) et s'intègre parfaitement dans le design de la Pilot Aéronef Type 20. Malheureusement, comme avec le cadran, il y a un détail que j'apprécie peu: c'est la plaque sur la carrure rappelant le n° de la série limitée. Là encore, une approche plus raffinée aurait été appréciable.
Le clou du spectacle est évidemment le mouvement 5011K. J'ai presque envie de dire que l'inscription "chronometer" (pourquoi en anglais d'ailleurs alors que "réserve de marche" est écrit en français?) et la certification COSC sont superflues. L'observation du 5011K prouve qu'il fut conçu pour des performances chronométriques optimales qui furent d'ailleurs récompensées: le diamètre impressionnant du balancier, la basse fréquence (2,5hz), la raquette à double flèche, le porte-piton mobile etc... Le mouvement respire l'intelligence de conception. Si les 250 mouvements requis pour la série limitée proviennent de stocks, il ne faut pas oublier que la période de production du 5011K fut longue et que Zenith le proposait encore récemment à la demande. Nous ne sommes donc pas dans la situation d'un vieux mouvement sortant de la naphtaline, nettoyé et vaguement décoré. La finition du mouvement est sobre et raffinée: j'aime beaucoup la décoration du rochet et de la roue de couronne, la continuité des Côtes de Genève et les anglages très propres. Mais la beauté du mouvement vient avant tout de son architecture, de sa taille et de l'effet de profondeur au niveau de l'organe régulant. Le balancier, le spiral, la raquette créent une sorte de construction tri-dimensionnelle fort agréable pour notre regard, le 5011K ayant une hauteur de 10mm.
Le clou du spectacle est évidemment le mouvement 5011K. J'ai presque envie de dire que l'inscription "chronometer" (pourquoi en anglais d'ailleurs alors que "réserve de marche" est écrit en français?) et la certification COSC sont superflues. L'observation du 5011K prouve qu'il fut conçu pour des performances chronométriques optimales qui furent d'ailleurs récompensées: le diamètre impressionnant du balancier, la basse fréquence (2,5hz), la raquette à double flèche, le porte-piton mobile etc... Le mouvement respire l'intelligence de conception. Si les 250 mouvements requis pour la série limitée proviennent de stocks, il ne faut pas oublier que la période de production du 5011K fut longue et que Zenith le proposait encore récemment à la demande. Nous ne sommes donc pas dans la situation d'un vieux mouvement sortant de la naphtaline, nettoyé et vaguement décoré. La finition du mouvement est sobre et raffinée: j'aime beaucoup la décoration du rochet et de la roue de couronne, la continuité des Côtes de Genève et les anglages très propres. Mais la beauté du mouvement vient avant tout de son architecture, de sa taille et de l'effet de profondeur au niveau de l'organe régulant. Le balancier, le spiral, la raquette créent une sorte de construction tri-dimensionnelle fort agréable pour notre regard, le 5011K ayant une hauteur de 10mm.
Evidemment, une montre de 57,5mm de diamètre ne se porte pas comme n'importe quelle autre. La Pilot Aéronef Type 20 est épaisse, excessive malgré les efforts de Zenith (forme des cornes, utilisation du titane) pour améliorer sa portabilité. Mais le sujet n'est pas là. Personne n'envisage de porter au quotidien un tel engin. Ce n'est pas son objectif. Une telle montre ne se juge donc pas selon les critères habituels. Elle a été conçue pour permettre à un public plus large que celui des stricts amateurs de montres de poche ou des chronomètres de marine de profiter du 5011K. Sa cible est avant tout constituée de collectionneurs, amoureux de la marque, attirés par le mouvement et ses performances chronométriques. En ce sens, la Pilot Aéronef Type 20 est une réussite car elle permet cet accès plus simple au 5011K.
Elle n'est cependant pas exempte de reproches car les détails agaçants qu'elle comporte (l'asymétrie prononcée du cadran, la couleur rouge un peu vive, la plaque sur la carrure, le mélange anglais&français) sont bien réels. Mais finalement ils pèsent peu dans la balance face à l'intérêt que suscite le mouvement. Le succès qu'a rencontré la pièce lors de sa présentation prouve bien que c'est avant tout le plaisir de profiter d'un mouvement mythique lié à sa dimension chronométrique qui l'a emporté face à toute autre considération.
Merci à l'équipe Zenith pour son accueil pendant la Foire de Bâle 2012.
Merci à l'équipe Zenith pour son accueil pendant la Foire de Bâle 2012.