2012 correspondant au 40ième anniversaire de la Royal Oak, il était logique que la nouvelle collection d'Audemars Piguet se déclinât autour de son modèle phare. Au sein de cette collection, une montre est plus spécifiquement dédiée à la célébration de cet anniversaire: la Royal Oak Squelette Extra-Plate. J'ai souhaité vous la présenter car elle est une de mes montres préférées du SIHH 2012.
La présentation de la Royal Oak Squelette sur base du mouvement 3120 en 2010 avait séduit le public par la modernité de son guillochage et la grande qualité de son exécution. Le travail sur le mouvement était cohérent avec le design de la Royal Oak et mieux que cela, il le magnifiait. Cette montre donnait par la même occasion un grand coup de vieux à la Royal Oak Squelette créée sur la base du boîtier et du mouvement de la Jumbo. Son style de décoration, très baroque, renforçait un côté très délicat, très précieux que je trouvais un peu inapproprié dans le contexte Royal Oak.
Et puis, en 2012, la Royal Oak Squelette Extra-Plate est dévoilée. Elle peut être décrite très simplement: imaginez que les techniques de squelettage appliquées sur le 3120 sont mises en oeuvre sur le mouvement 2121, vous obtenez alors le mouvement 5122 qui équipe cette Royal Oak.
Le résultat est tout bonnement stupéfiant. Si du fait de sa construction contemporaine, le 3120 se prêtait peut-être relativement plus facilement à l'exercice, le 2121 est beaucoup plus difficile à dominer. Ce mouvement mythique de l'horlogerie qui se caractérise par sa fréquence inhabituelle (2,75hz), son barillet suspendu, sa finesse (3,05mm) est à la base tout en subtilité. Les équipes de l'atelier de squelettage du Brassus ont donc adapté leur travail afin de préserver ce côté délicat, de respecter les lignes directrices de son architecture et de conserver sa complication: l'affichage de la date.
Cet affichage n'est pas anodin car sur le 3120 squeletté, la date avait disparu. Ici, son maintien est dû au respect de deux principes:
- le premier est la fidélité à la Royal Oak de 1972. Dans ce contexte, la date ne pouvait pas être supprimée
- le deuxième est esthétique. Du fait de son architecture, le 2121 possède un anneau de date "périphérique" autour de la platine principale du mouvement tel un effet miroir avec le rotor qui côté ponts, semble englober la partie centrale de l'arrière du mouvement. Le retrait de la date aurait déséquilibré le rendu visuel de la montre côté cadran par rapport au côté pont.
L'anneau de date en saphir et celui périphérique des index servent de lien entre le boîtier en platine d'un diamètre en toute logique de 39mm et le mouvement.
Les équipes de finition s'en sont données à coeur joie. Côté cadran, j'ai renoncé à compter le nombres d'angles rentrants. A ce niveau là, c'est de la véritable dentelle horlogère. Côté ponts, le contraste entre la masse oscillante en or et les détails du mouvement crée un spectacle enchanteur. L'arrière du mouvement peut être décrit comme un mélange entre d'un côté une sorte de toile d'araignée obtenue en évidant les ponts et de l'autre, les rouages, éléments du mécanisme. Le balancier à masselottes se distingue lui-aussi très bien du fait de la couleur anthracite dominante sur les éléments du mouvement. Cette couleur obtenue par traitement galvanique confère lisibilité, modernité et beauté à la montre.
Les étapes de finition tels que le polissage, le satinage etc... sont évidemment réalisés à la main et font preuve d'une rare maîtrise. Bref, cette Royal Oak Squelette Extra-Plate est une vraie merveille.
En découvrant la montre, j'ai initialement regretté que la décoration traditionnelle du rotor n'ait pas été conservée. Et puis à la réflexion, je pense que son côté ici plus géométrique, plus anguleux, sûrement plus sobre, est le bienvenu face à un mouvement extrêmement travaillé. Je pense que la conjonction des deux aurait été excessive visuellement parlant. En revanche, la remarque demeure valide pour la nouvelle Jumbo mais c'est une autre histoire.
Au poignet, la magie opère totalement. Car contrairement à la Royal Oak Squelette sur base 3120, tout ce qui fait l'élégance de la Jumbo est préservé: la finesse du boîtier, le rapport diamètre/épaisseur qui donne un côté élancé, l'absence de trotteuse. La version sur base 3120 est également magnifique mais joue sur un autre registre, plus sport avec une ouverture de cadran qui laisse le mouvement "plus" respirer. Sur base 2121, la Royal Oak Squelette se transforme en montre ultra élégante et un peu plus repliée sur elle-même du fait de l'anneau de date qui contient la partie centrale. Ce sont donc clairement deux montres très différentes qui se complètent plus qu'elles ne s'opposent. Le confort au porté est au rendez-vous grâce à une petite entorse à la fidélité à la Royal Oak d'origine (mais c'est pour la bonne cause): la boucle déployante a un fermoir à double sécurité que nous retrouvons aussi sur la nouvelle Jumbo.
La Royal Oak Squelette Extra-Plate m'a envouté et m'a réconcilié avec le squelettage sur base 2120/2121. En appliquant cette approche esthétique contemporaine sur ce calibre historique, les équipes d'Audemars Piguet ont défini la Royal Oak idéale pour célébrer cet anniversaire. Mais seulement 40 élus auront la chance de posséder ce bel hommage, la montre étant éditée dans une série limitée.
Un grand merci à l'équipe Audemars Piguet pour son accueil sur le stand au cours du SIHH 2012.
Les équipes de finition s'en sont données à coeur joie. Côté cadran, j'ai renoncé à compter le nombres d'angles rentrants. A ce niveau là, c'est de la véritable dentelle horlogère. Côté ponts, le contraste entre la masse oscillante en or et les détails du mouvement crée un spectacle enchanteur. L'arrière du mouvement peut être décrit comme un mélange entre d'un côté une sorte de toile d'araignée obtenue en évidant les ponts et de l'autre, les rouages, éléments du mécanisme. Le balancier à masselottes se distingue lui-aussi très bien du fait de la couleur anthracite dominante sur les éléments du mouvement. Cette couleur obtenue par traitement galvanique confère lisibilité, modernité et beauté à la montre.
Les étapes de finition tels que le polissage, le satinage etc... sont évidemment réalisés à la main et font preuve d'une rare maîtrise. Bref, cette Royal Oak Squelette Extra-Plate est une vraie merveille.
En découvrant la montre, j'ai initialement regretté que la décoration traditionnelle du rotor n'ait pas été conservée. Et puis à la réflexion, je pense que son côté ici plus géométrique, plus anguleux, sûrement plus sobre, est le bienvenu face à un mouvement extrêmement travaillé. Je pense que la conjonction des deux aurait été excessive visuellement parlant. En revanche, la remarque demeure valide pour la nouvelle Jumbo mais c'est une autre histoire.
Au poignet, la magie opère totalement. Car contrairement à la Royal Oak Squelette sur base 3120, tout ce qui fait l'élégance de la Jumbo est préservé: la finesse du boîtier, le rapport diamètre/épaisseur qui donne un côté élancé, l'absence de trotteuse. La version sur base 3120 est également magnifique mais joue sur un autre registre, plus sport avec une ouverture de cadran qui laisse le mouvement "plus" respirer. Sur base 2121, la Royal Oak Squelette se transforme en montre ultra élégante et un peu plus repliée sur elle-même du fait de l'anneau de date qui contient la partie centrale. Ce sont donc clairement deux montres très différentes qui se complètent plus qu'elles ne s'opposent. Le confort au porté est au rendez-vous grâce à une petite entorse à la fidélité à la Royal Oak d'origine (mais c'est pour la bonne cause): la boucle déployante a un fermoir à double sécurité que nous retrouvons aussi sur la nouvelle Jumbo.
La Royal Oak Squelette Extra-Plate m'a envouté et m'a réconcilié avec le squelettage sur base 2120/2121. En appliquant cette approche esthétique contemporaine sur ce calibre historique, les équipes d'Audemars Piguet ont défini la Royal Oak idéale pour célébrer cet anniversaire. Mais seulement 40 élus auront la chance de posséder ce bel hommage, la montre étant éditée dans une série limitée.
Un grand merci à l'équipe Audemars Piguet pour son accueil sur le stand au cours du SIHH 2012.