Préambule: la montre photographiée est un prototype et comporte de nombreux détails qui seront revus pour la version définitive de la GMT. Par exemple, le disque des villes du prototype n'est utilisé qu'à titre indicatif.
Un des principaux événements du Salon Belles Montres 2011 fut la présentation au public de la toute dernière montre de Greubel Forsey, la GMT. J'étais, je dois l'avouer, très excité à l'idée de découvrir cette montre pour une raison toute simple. Connaissant la capacité de Greubel Forsey à concevoir les tourbillons les plus complexes, j'étais curieux de voir comment ils allaient évoluer sur un autre registre en interprétant une complication radicalement différente: les heures universelles combinées avec l'affichage d'un second fuseau horaire. L'exercice n'était pas si simple: ce n'est pas parce que l'on repousse les limites d'une complication aussi prestigieuse que le tourbillon que l'on est automatiquement à l'aise sur une complication que nous pourrions qualifier d'"utile" et de relativement répandu. Je me doutais bien qu'en se lançant dans un tel projet, ils allaient apporter une nouvelle dimension à la complication et je ne fus pas déçu.
La principale réussite de la GMT réside dans sa simplicité à l'usage malgré son apparente complexité. Les prouesses techniques contenues dans la montre sont au service du propriétaire de la montre et ont vocation à rendre la manipulation aisée.
Lorsque j'ai observé pour la première fois la GMT, le premier mot qui m'est venu à l'esprit est "logique". En effet, dans sa présentation, la GMT ne renie pas sa filiation par rapport à la Tourbillon 24 secondes. Certes, de nouveaux affichages apparaissent et le tourbillon change de place mais la forme du boîtier, l'ouverture dans la proéminence de gauche rappellent incontestablement cette prestigieuse devancière. Cependant, le tourbillon laisse le première rôle en laissant son espace dédié à un spectaculaire globe terrestre qui concentre tout notre attention.
Ce globe en titane est fondamental dans la GMT: il incarne la dimension poétique de la montre, il interprète l'affichage des heures universelles côté face, il démontre la maîtrise technique de Greubel Forsey. Ce globe pourrait d'abord être qualifié de "volant": il ne possède qu'un seul mécanisme de rotation au niveau du pôle sud afin de préserver la meilleure visibilité. Son but, à travers sa rotation dans le sens contraire des aiguilles est d'afficher le temps pour les fuseaux du globe grâce à une échelle équatoriale de 0 à 24h. Il s'agit donc bien d'un affichage à heures universelles puisque les 24 fuseaux sont lisibles instantanément, le pôle nord trônant au sommet de ce globe tri-dimensionnel.
Soyons clairs: par rapport à un cercle des villes d'une montre traditionnelle à heures universelles, la lecture n'est pas aussi aisée même si avec de l'habitude, nous retrouvons facilement notre zone favorite. L'ouverture sur le côté de la proéminence a deux objectifs, de rendre visible l'hémisphère sud et d'éclairer la zone du globe se trouvant dans les heures du jour (entre 6h et 18h). Cette interaction entre la "vraie" lumière et la représentation des heures du jour me plaît beaucoup.
Le globe est si captivant que nous oublions deux autres éléments essentiels situé côté face: le premier juste au-dessus du globe est tout simplement l'affichage du second fuseau sur 12 heures. Bien entendu, l'affichage jour&nuit de ce second fuseau s'opère par le globe. Ce petit cadran dédié au second fuseau est facilement lisible, logé à la gauche du cadran d'affichage principal. Pour passer d'une zone à l'autre, il suffit d'actionner le poussoir "à 10 heures" et l'aiguille se déplace par saut d'une heure.
A la droite du globe se trouve le second élément, la marque de fabrique de Greubel Forsey: le tourbillon incliné. Son déplacement entraîne l'ajout d'une seconde proéminence, à droite du boîtier. Il s'agit ici du tourbillon que nous retrouvons dans la Tourbillon 24 secondes. Il est donc incliné avec un angle de 25 degré et effectue une rotation complète toutes les 24 secondes. Sa cage, composée de 87 éléments ne pèse que 0,36 grammes. Cela semble classique car nous sommes dans l'univers Greubel Forsey mais dans n'importe quel autre contexte, une telle vitesse de rotation, une telle légèreté seraient exceptionnelles. Hasard ou pas, le pont du tourbillon en forme de sextant qui a succédé au pont traversant des premières 24 secondes me semble ici tout à fait adapté! Le globe et ce sextant me font penser à un hommage aux grands explorateurs.
Enfin, l'indicateur de réserve de marche, traditionnel, et la petite trotteuse, indispensable compte tenu de la vitesse de rotation du tourbillon, complètent le cadran.
Le programme est donc déjà copieux côté face mais il ne s'arrête pas là: en retournant la montre, nous découvrons un affichage de type Heures Universelles. Cet affichage semble "standard" mais il ne l'est absolument pas. Pour une raison très simple: il gère le fait que certaines villes passent à l'heure d'été et d'autres pas. Cette gestion est rendue possible par la présence de deux anneaux des heures, l'un au centre, l'autre à la périphérie et par l'utilisation de deux codes couleurs différents pour l'indication des villes de référence. Le système est d'utilisation très simple: les villes qui ne passent pas à l'heure d'été sont indiquées de façon plus sombre que les autres. Auquel cas, l'anneau des heures à utiliser est celui de la périphérie, le central étant dédié aux villes qui utilisent le système de l'heure d'été. C'est très astucieusement pensé même si la lecture des heures de l'anneau central nécessite une bonne paire de lunettes. Bien évidemment, le disque des villes est connecté au globe par la roue qui me fait penser à une rose des vents afin que le temps universel soit également correctement affiché sur le globe.
La finition des éléments est conforme aux standards élevés d'exigence et de qualité de Greubel Forsey: les platines et ponts en maillechort (ou en acier pour celui du tourbillon) sont superbement exécutés. Comme toujours j'apprécie le contraste entre le côté face de la montre, avec ses effets de volume, sa complexité, ses détails surprenants et le côté pile et sa finition grenée.
Les performances du mouvement, en dehors de celles liées à la complication, sont habituelles chez Greubel Forsey: une fréquence de 3hz, un double-barillet permettant un couple constant sur une plus longue période de la réserve de marche de 72 heures, un balancier d'un diamètre de 10mm à inertie variable avec vis réglantes et un spiral à courbe terminale de Phillips.
J'ai eu la chance de porter plusieurs Greubel Forsey et celle-ci se démarque du reste de la collection par l'organisation spécifique de son cadran et par le caractère presque discret du Tourbillon qui tend à s'effacer face au globe. Cependant, rapidement, le charme du tourbillon incliné agit et apporte son animation et son dynamisme au cadran. Car aussi poétique qu'il soit, l'affichage des heures universelles par le biais du globe reste une complication lente. Le tourbillon et le globe se complètent plus qu'ils ne s'opposent pour le grand plaisir de la personne qui a la chance de porter une telle montre superlative. Malgré sa spécificité, la GMT ne déroge pas à la règle des autres montres Greubel Forsey: la profondeur du côté face est magnifique me rappelant sous certains aspects la Double Tourbillon Technique ou l'Invention Pièce 2. Et le gabarit est lui conforme à l'esprit de la marque: la GMT est volumineuse et lourde (43,5mm de diamètre pour une épaisseur de 16,14mm) et même si la montre se positionne bien, elle n'est clairement pas faite pour les petits poignets.
C'est avec brio que le défi consistant à réinventer une complication traditionnelle de l'horlogerie fut relevé par Greubel Forsey: la représentation par le biais du globe des fuseaux horaires est envoutante et c'est vraiment au sens propre comme au sens figuré une nouvelle dimension qui est apportée à l'affichage des heures universelles. La qualité de l'exécution et la présence du tourbillon incliné font de cette GMT une des montres superlatives les plus marquantes de ces dernières années.
Un grand merci à l'équipe Greubel Forsey pour son accueil sur le stand au cours du Salon Belles Montres 2011.
La principale réussite de la GMT réside dans sa simplicité à l'usage malgré son apparente complexité. Les prouesses techniques contenues dans la montre sont au service du propriétaire de la montre et ont vocation à rendre la manipulation aisée.
Lorsque j'ai observé pour la première fois la GMT, le premier mot qui m'est venu à l'esprit est "logique". En effet, dans sa présentation, la GMT ne renie pas sa filiation par rapport à la Tourbillon 24 secondes. Certes, de nouveaux affichages apparaissent et le tourbillon change de place mais la forme du boîtier, l'ouverture dans la proéminence de gauche rappellent incontestablement cette prestigieuse devancière. Cependant, le tourbillon laisse le première rôle en laissant son espace dédié à un spectaculaire globe terrestre qui concentre tout notre attention.
Ce globe en titane est fondamental dans la GMT: il incarne la dimension poétique de la montre, il interprète l'affichage des heures universelles côté face, il démontre la maîtrise technique de Greubel Forsey. Ce globe pourrait d'abord être qualifié de "volant": il ne possède qu'un seul mécanisme de rotation au niveau du pôle sud afin de préserver la meilleure visibilité. Son but, à travers sa rotation dans le sens contraire des aiguilles est d'afficher le temps pour les fuseaux du globe grâce à une échelle équatoriale de 0 à 24h. Il s'agit donc bien d'un affichage à heures universelles puisque les 24 fuseaux sont lisibles instantanément, le pôle nord trônant au sommet de ce globe tri-dimensionnel.
Soyons clairs: par rapport à un cercle des villes d'une montre traditionnelle à heures universelles, la lecture n'est pas aussi aisée même si avec de l'habitude, nous retrouvons facilement notre zone favorite. L'ouverture sur le côté de la proéminence a deux objectifs, de rendre visible l'hémisphère sud et d'éclairer la zone du globe se trouvant dans les heures du jour (entre 6h et 18h). Cette interaction entre la "vraie" lumière et la représentation des heures du jour me plaît beaucoup.
Le globe est si captivant que nous oublions deux autres éléments essentiels situé côté face: le premier juste au-dessus du globe est tout simplement l'affichage du second fuseau sur 12 heures. Bien entendu, l'affichage jour&nuit de ce second fuseau s'opère par le globe. Ce petit cadran dédié au second fuseau est facilement lisible, logé à la gauche du cadran d'affichage principal. Pour passer d'une zone à l'autre, il suffit d'actionner le poussoir "à 10 heures" et l'aiguille se déplace par saut d'une heure.
A la droite du globe se trouve le second élément, la marque de fabrique de Greubel Forsey: le tourbillon incliné. Son déplacement entraîne l'ajout d'une seconde proéminence, à droite du boîtier. Il s'agit ici du tourbillon que nous retrouvons dans la Tourbillon 24 secondes. Il est donc incliné avec un angle de 25 degré et effectue une rotation complète toutes les 24 secondes. Sa cage, composée de 87 éléments ne pèse que 0,36 grammes. Cela semble classique car nous sommes dans l'univers Greubel Forsey mais dans n'importe quel autre contexte, une telle vitesse de rotation, une telle légèreté seraient exceptionnelles. Hasard ou pas, le pont du tourbillon en forme de sextant qui a succédé au pont traversant des premières 24 secondes me semble ici tout à fait adapté! Le globe et ce sextant me font penser à un hommage aux grands explorateurs.
Enfin, l'indicateur de réserve de marche, traditionnel, et la petite trotteuse, indispensable compte tenu de la vitesse de rotation du tourbillon, complètent le cadran.
Le programme est donc déjà copieux côté face mais il ne s'arrête pas là: en retournant la montre, nous découvrons un affichage de type Heures Universelles. Cet affichage semble "standard" mais il ne l'est absolument pas. Pour une raison très simple: il gère le fait que certaines villes passent à l'heure d'été et d'autres pas. Cette gestion est rendue possible par la présence de deux anneaux des heures, l'un au centre, l'autre à la périphérie et par l'utilisation de deux codes couleurs différents pour l'indication des villes de référence. Le système est d'utilisation très simple: les villes qui ne passent pas à l'heure d'été sont indiquées de façon plus sombre que les autres. Auquel cas, l'anneau des heures à utiliser est celui de la périphérie, le central étant dédié aux villes qui utilisent le système de l'heure d'été. C'est très astucieusement pensé même si la lecture des heures de l'anneau central nécessite une bonne paire de lunettes. Bien évidemment, le disque des villes est connecté au globe par la roue qui me fait penser à une rose des vents afin que le temps universel soit également correctement affiché sur le globe.
La finition des éléments est conforme aux standards élevés d'exigence et de qualité de Greubel Forsey: les platines et ponts en maillechort (ou en acier pour celui du tourbillon) sont superbement exécutés. Comme toujours j'apprécie le contraste entre le côté face de la montre, avec ses effets de volume, sa complexité, ses détails surprenants et le côté pile et sa finition grenée.
Les performances du mouvement, en dehors de celles liées à la complication, sont habituelles chez Greubel Forsey: une fréquence de 3hz, un double-barillet permettant un couple constant sur une plus longue période de la réserve de marche de 72 heures, un balancier d'un diamètre de 10mm à inertie variable avec vis réglantes et un spiral à courbe terminale de Phillips.
J'ai eu la chance de porter plusieurs Greubel Forsey et celle-ci se démarque du reste de la collection par l'organisation spécifique de son cadran et par le caractère presque discret du Tourbillon qui tend à s'effacer face au globe. Cependant, rapidement, le charme du tourbillon incliné agit et apporte son animation et son dynamisme au cadran. Car aussi poétique qu'il soit, l'affichage des heures universelles par le biais du globe reste une complication lente. Le tourbillon et le globe se complètent plus qu'ils ne s'opposent pour le grand plaisir de la personne qui a la chance de porter une telle montre superlative. Malgré sa spécificité, la GMT ne déroge pas à la règle des autres montres Greubel Forsey: la profondeur du côté face est magnifique me rappelant sous certains aspects la Double Tourbillon Technique ou l'Invention Pièce 2. Et le gabarit est lui conforme à l'esprit de la marque: la GMT est volumineuse et lourde (43,5mm de diamètre pour une épaisseur de 16,14mm) et même si la montre se positionne bien, elle n'est clairement pas faite pour les petits poignets.
C'est avec brio que le défi consistant à réinventer une complication traditionnelle de l'horlogerie fut relevé par Greubel Forsey: la représentation par le biais du globe des fuseaux horaires est envoutante et c'est vraiment au sens propre comme au sens figuré une nouvelle dimension qui est apportée à l'affichage des heures universelles. La qualité de l'exécution et la présence du tourbillon incliné font de cette GMT une des montres superlatives les plus marquantes de ces dernières années.
Un grand merci à l'équipe Greubel Forsey pour son accueil sur le stand au cours du Salon Belles Montres 2011.