La démarche de Roland Murphy, dont les initiales composent le nom de sa marque, est fort respectable. A travers RGM, il souhaite produire des montres américaines de qualité pour rendre hommage au rôle majeur qu'ont joué les Etats-Unis dans le développement de l'industrie horlogère. Les Etats-Unis furent une place forte de l'horlogerie que ce soit pour les volumes de production ou pour la qualité des pièces. Il ne reste pratiquement plus rien de ce glorieux passé et ce ne sont pas les pseudo marques américaines d'aujourd'hui telle Hamilton et Waltham, au Swiss Made généreusement attribué, qui vont entretenir cette flamme.
Il faut au contraire des projets personnels comme ceux de Roland Murphy ou de Scott Devon pour redonner une certaine crédibilité à l'horlogerie américaine. Si Scott Devon nous propose une vision très californienne de son produit avec une communication très axée sur les belles poupées, les gros cubes et l'originalité du produit, nous rentrons dans une dimension totalement opposée avec Roland Murphy.
La Manufacture RGM est basée dans la petite ville de Mount Joy, en Pennsylvanie, un des 13 états fondateurs. Cette localisation n'est pas le fruit du hasard. Mount Joy est situé dans le comté de Lancaster, le comté historique d'Hamilton dans lequel fut produite la toute dernière montre de la marque sur le sol américain à la fin des années 60. Roland Murphy veut nous faire passer le message d'un retour aux sources, aux fondamentaux. J'ai presque envie de dire que c'est une certaine vision de l'Amérique, un patriotisme qu'il exprime à travers ses créations horlogères.
Au fil du temps, et c'est une des grandes fiertés de Roland Murphy, il a pu réintégrer au sein de la Manufacture la production d'un certain nombre de pièces, de boîtiers qui étaient sous-traités auparavant en Europe.
Mais tant que les différents modèles RGM continuaient à être équipés de bases ETA, un sentiment d'inachevé demeurait dans son esprit. Et c'est ainsi qu'est née la collection American Made qui a pour but de présenter des montres utilisant des mouvements conçus et produits aux Etats-Unis.
La collection est actuellement composée de 3 types de mouvements:
Il faut au contraire des projets personnels comme ceux de Roland Murphy ou de Scott Devon pour redonner une certaine crédibilité à l'horlogerie américaine. Si Scott Devon nous propose une vision très californienne de son produit avec une communication très axée sur les belles poupées, les gros cubes et l'originalité du produit, nous rentrons dans une dimension totalement opposée avec Roland Murphy.
La Manufacture RGM est basée dans la petite ville de Mount Joy, en Pennsylvanie, un des 13 états fondateurs. Cette localisation n'est pas le fruit du hasard. Mount Joy est situé dans le comté de Lancaster, le comté historique d'Hamilton dans lequel fut produite la toute dernière montre de la marque sur le sol américain à la fin des années 60. Roland Murphy veut nous faire passer le message d'un retour aux sources, aux fondamentaux. J'ai presque envie de dire que c'est une certaine vision de l'Amérique, un patriotisme qu'il exprime à travers ses créations horlogères.
Au fil du temps, et c'est une des grandes fiertés de Roland Murphy, il a pu réintégrer au sein de la Manufacture la production d'un certain nombre de pièces, de boîtiers qui étaient sous-traités auparavant en Europe.
Mais tant que les différents modèles RGM continuaient à être équipés de bases ETA, un sentiment d'inachevé demeurait dans son esprit. Et c'est ainsi qu'est née la collection American Made qui a pour but de présenter des montres utilisant des mouvements conçus et produits aux Etats-Unis.
La collection est actuellement composée de 3 types de mouvements:
- la reprise d'anciens mouvements Hamilton (921,923 ou 945) retravaillés et emboîtés dans la RGM222 au diamètre de 41mm.
- le mouvement maison 801
- et le tout premier Tourbillon américain de série construit à partir du 801.
Mais revenons quelques instants sur le 801. Lors de sa présentation en 2008, nombreux furent ceux ont douté de la provenance maison de ce mouvement compte tenu de sa similitude avec l'Unitas. C'est un débat similaire qui fut ouvert avec le 98290 d'IWC. Mais j'ai envie de dire: mêmes causes, mêmes effets.
Inspirés par d'anciens calibres américains, le 801 est la réinterprétation actuelle de ces très classiques mouvements. Ce mouvement de 16 lignes a une fréquence de 2,5hz. La quasi totalité de ses composants est fabriquée aux Etats-Unis, le balancier, le spiral et les rubis étant en revanche sous-traités en Suisse.
Le calibre 801:
Son aspect traditionnel et les choix techniques et esthétiques faits par Roland Murphy lui confèrent finalement une certaine originalité dans les détails lorsqu'on le compare avec un mouvement à remontage manuel contemporain:
Inspirés par d'anciens calibres américains, le 801 est la réinterprétation actuelle de ces très classiques mouvements. Ce mouvement de 16 lignes a une fréquence de 2,5hz. La quasi totalité de ses composants est fabriquée aux Etats-Unis, le balancier, le spiral et les rubis étant en revanche sous-traités en Suisse.
Le calibre 801:
Son aspect traditionnel et les choix techniques et esthétiques faits par Roland Murphy lui confèrent finalement une certaine originalité dans les détails lorsqu'on le compare avec un mouvement à remontage manuel contemporain:
- le rochet et la roue de couronne ont des dentures en dents de loup
- le cliquet a 7 dents
- la forme des ponts est superbe, notamment celle du pont de la roue de centre
L'organe réglant ne présente en revanche pas d'originalité particulière et peut-être que c'est un regret dans ce contexte. On peut égaler disserter sur la nécessité ou pas de l'incabloc, je trouve qu'il "jure un peu" visuellement compte tenu de la présentation d'ensemble du mouvement.
Le 801 est pour moi un très bel hommage aux anciens beaux mouvements américains. Mais avec la Pennsylvania Tourbillon, Roland Murphy a voulu franchir une étape supplémentaire en concrétisant ce qu'aucune marque américaine n'avait réalisé auparavant: une montre Tourbillon fabriquée en série. Pour marquer cet événement, une sorte de sceau est apposé sur le mouvement: un T comme Tourbillon dans une clé de voute, la Pennsylvanie étant surnommée "the Keystone State".
La filiation du mouvement est directe avec le 801 même si, évidemment, son architecture a été revue. Le grand pont de la roue de centre a été remplacé par un pont tout en courbes et en harmonie avec les deux autres ponts. Le passage de la roue de centre au-dessus du rochet, la hauteur des ponts donnent un très joli effet de volume que la qualité de la finition, irréprochable ne fait que renforcer.
Le cadran est lui aussi tout en relief grâce au pont du Tourbillon, l'affichage du temps surélevé, les roues visibles et le contraste entre le guillochage et les plaques vissées. Sa décoration est en cohérence avec celle du mouvement, tout en classicisme avec un soupçon de baroque. Roland Murphy a réussi son dosage évitant de basculer dans le rococo.
La cage du Tourbillon effectue une rotation par minute. Même si je trouve que le pont cache un peu la vue, ce Tourbillon est très agréable à observer. Ce n'est pas le plus léger, le plus fin, le plus complexe du marché mais il s'adapte avec bonheur au contexte de la montre. Il équilibre de plus le cadran en formant un axe horizontal avec l'affichage du temps.
La Pennsylvania Tourbillon utilise un boîtier de 43,5mm de diamètre et de 13,5mm d'épaisseur. Cette hauteur de boîtier est une bonne nouvelle, on pouvait craindre du fait de la présentation du mouvement et du cadran rende la montre trop volumineuse. Roland Murphy nous a réservé une petite surprise avec une fenêtre située dans la carrure qui permet d'observer toute la verticalité du Tourbillon.
L'autre bonne surprise est que le boîtier est disponible en acier (et en or) permettant de maîtriser le prix de vente. Lors de sa présentation, le prix affiché était de 75.000 USD ce qui était fort raisonnable pour une montre Tourbillon de petite série et d'une excellente qualité d'exécution.
Roland Murphy est donc en train de gagner son pari: à travers sa collection American Made et cette Pennsylvania Tourbillon, il redonne des lettres de noblesse à l'horlogerie américaine. Certes, ce n'est qu'une petite goutte d'eau dans un océan mais l'accueil favorable des collectionneurs et le capital sympathie qu'il génère montrent que son projet est suivi avec beaucoup d'intérêt de la part de la communauté horlogère.
Je tiens à remercier chaleureusement Roland Murphy pour son accueil au cours du GTE 2011.
Le 801 est pour moi un très bel hommage aux anciens beaux mouvements américains. Mais avec la Pennsylvania Tourbillon, Roland Murphy a voulu franchir une étape supplémentaire en concrétisant ce qu'aucune marque américaine n'avait réalisé auparavant: une montre Tourbillon fabriquée en série. Pour marquer cet événement, une sorte de sceau est apposé sur le mouvement: un T comme Tourbillon dans une clé de voute, la Pennsylvanie étant surnommée "the Keystone State".
La filiation du mouvement est directe avec le 801 même si, évidemment, son architecture a été revue. Le grand pont de la roue de centre a été remplacé par un pont tout en courbes et en harmonie avec les deux autres ponts. Le passage de la roue de centre au-dessus du rochet, la hauteur des ponts donnent un très joli effet de volume que la qualité de la finition, irréprochable ne fait que renforcer.
Le cadran est lui aussi tout en relief grâce au pont du Tourbillon, l'affichage du temps surélevé, les roues visibles et le contraste entre le guillochage et les plaques vissées. Sa décoration est en cohérence avec celle du mouvement, tout en classicisme avec un soupçon de baroque. Roland Murphy a réussi son dosage évitant de basculer dans le rococo.
La cage du Tourbillon effectue une rotation par minute. Même si je trouve que le pont cache un peu la vue, ce Tourbillon est très agréable à observer. Ce n'est pas le plus léger, le plus fin, le plus complexe du marché mais il s'adapte avec bonheur au contexte de la montre. Il équilibre de plus le cadran en formant un axe horizontal avec l'affichage du temps.
La Pennsylvania Tourbillon utilise un boîtier de 43,5mm de diamètre et de 13,5mm d'épaisseur. Cette hauteur de boîtier est une bonne nouvelle, on pouvait craindre du fait de la présentation du mouvement et du cadran rende la montre trop volumineuse. Roland Murphy nous a réservé une petite surprise avec une fenêtre située dans la carrure qui permet d'observer toute la verticalité du Tourbillon.
L'autre bonne surprise est que le boîtier est disponible en acier (et en or) permettant de maîtriser le prix de vente. Lors de sa présentation, le prix affiché était de 75.000 USD ce qui était fort raisonnable pour une montre Tourbillon de petite série et d'une excellente qualité d'exécution.
Roland Murphy est donc en train de gagner son pari: à travers sa collection American Made et cette Pennsylvania Tourbillon, il redonne des lettres de noblesse à l'horlogerie américaine. Certes, ce n'est qu'une petite goutte d'eau dans un océan mais l'accueil favorable des collectionneurs et le capital sympathie qu'il génère montrent que son projet est suivi avec beaucoup d'intérêt de la part de la communauté horlogère.
Je tiens à remercier chaleureusement Roland Murphy pour son accueil au cours du GTE 2011.