Le hongrois Aaron Becsei fait partie de ces horlogers extrêmement doués qui, malgré leurs jeunes âges, sont capables de démonter une maturité technique en développant des mouvements très personnels. Le talent d'Aaron Becsei fut d'ailleurs logiquement récompensé par son élection en tant que membre de l'AHCI à 30 ans.
La Dignitas Power Reserve est loin d'être sa première montre: Aaron Becsei fut révélé au cours du salon de Bâle de 2005 grâce à son horloge Tourbillon lui permettant de se porter candidat à l'Académie. Puis en 2008 il dévoila sa première montre-bracelet, la Primus qui comportait, excusez du peu, un Tourbillon 3 axes. Sa deuxième horloge Tourbillon, aux multiples complications (dont un QP, un système d'heures universelles et... un thermomètre et un anémomètre!) lui permit l'année suivante de remporter les suffrages de ses pairs pour devenir membre de l'AHCI.
La Dignitas Power Reserve symbolise finalement une autre facette du travail d'Aaron Becsei: nous quittons le monde des montres ou des horloges très compliquées pour nous retrouver dans celui des montres simples. Et nous savons tous que la création d'une montre simple n'est pas plus aisée pour autant. La Dignitas est en fait une collection de 3 montres: un tourbillon incliné, une trois aiguilles et une à affichage de la réserve de marche.
La décoration très luxuriante du cadran, caractéristique de cette version au boîtier platine et fortement inspirée par le Budapest baroque, a presque tendance à le cacher mais à 12 heures, se trouve un affichage de la réserve de marche. En fait, pour peu que l'on suive de près l'horlogerie indépendante, nous reconnaissons à travers cette montre tout le style de son créateur: le cadran gravé qui rappelle par ses motifs celui de la Primus (même si les teintes sont différentes), la graduation en ellipse du temps, la forme des aiguilles et du boîtier.
Ce dernier, rappelant vaguement celui d'une Arkade de Lange, d'une dimension de 37,5 sur 42mm, présente une construction complexe du fait de la lunette aux flancs légèrement concaves alors que le corps principal est convexe. Sur la carrure droite, Aaron Becsei a apposé son nom: ce n'est pas franchement très discret, c'est même hors contexte par rapport aux autres détails de la montre mais l'utilisation de la couronne rend heureusement l'intégration de ce nom plus subtile. L'épaisseur est de 14mm mais ne choque pas par rapport aux autres proportions.
Mais inutile de perdre du temps, retournons la montre! Et comme on pouvait l'imaginer, on en prend plein la vue: le mouvement à remontage manuel, d'une réserve de marche de 40 heures, est tout simplement somptueux. La présence de l'affichage de la réserve de marche conduit à la présence d'une roue et d'un différentiel supplémentaires occupant ainsi de façon optimale la platine principale. La forme à la fois élégante et dynamique du pont du balancier donne l'occasion à Becsei de travailler deux angles rentrants témoignant ainsi de sa maîtrise, non seulement dans la construction du mouvement mais dans sa décoration. La forme générale du mouvement est totalement adaptée au boîtier et met en scène les ponts, les roues, les rouages en or ainsi que le large balancier en invar (en fait un alliage fer&nickel) aux vis en platine. La qualité de la finition ainsi que l'architecture du mouvement, classique sans être dénué d'originalité, référence aux mouvements chronométriques à basse fréquence et à balancier imposant, font de la Dignitas Power Reserve une des plus belles montres de forme actuelles.
Bien évidemment, la décoration du cadran la rend très surprenante au poignet: il ne faut pas le nier, c'est visuellement très rococo. Cependant, cela passe plutôt bien car c'est inhérent au style d'Aaron Becsei. La lisibilité n'en est pas renforcée, les aiguilles (superbes au demeurant) ayant tendance à se fondre dans le décor. Heureusement, la Dignitas Power Reserve est également disponible avec le cadran classique guilloché beaucoup plus facile à appréhender. Mais une fois encore, ce serait finalement dommage de se priver de cette grande qualité d'exécution en matière de gravure qui apporte beaucoup de caractère à la montre. Si on est intéressé par le travail d'Aaron Becsei, autant aller au bout de la démarche en partant sur le cadran gravé, plus fidèle à son état d'esprit.
Du fait de son jeune âge, Aaron Becsei va continuer à beaucoup nous surprendre. On a coutume de dire que la Hongrie est un carrefour de culture. Cela se retrouve aussi dans les réalisations de son horloger le plus talentueux qui, comme cette Dignitas Power Reserve, arrivent à marier rigueur technique et création artistique.
Un grand merci à Aaron Becsei pour son accueil sur le stand AHCI pendant le salon de Bâle 2011.
La Dignitas Power Reserve est loin d'être sa première montre: Aaron Becsei fut révélé au cours du salon de Bâle de 2005 grâce à son horloge Tourbillon lui permettant de se porter candidat à l'Académie. Puis en 2008 il dévoila sa première montre-bracelet, la Primus qui comportait, excusez du peu, un Tourbillon 3 axes. Sa deuxième horloge Tourbillon, aux multiples complications (dont un QP, un système d'heures universelles et... un thermomètre et un anémomètre!) lui permit l'année suivante de remporter les suffrages de ses pairs pour devenir membre de l'AHCI.
La Dignitas Power Reserve symbolise finalement une autre facette du travail d'Aaron Becsei: nous quittons le monde des montres ou des horloges très compliquées pour nous retrouver dans celui des montres simples. Et nous savons tous que la création d'une montre simple n'est pas plus aisée pour autant. La Dignitas est en fait une collection de 3 montres: un tourbillon incliné, une trois aiguilles et une à affichage de la réserve de marche.
La décoration très luxuriante du cadran, caractéristique de cette version au boîtier platine et fortement inspirée par le Budapest baroque, a presque tendance à le cacher mais à 12 heures, se trouve un affichage de la réserve de marche. En fait, pour peu que l'on suive de près l'horlogerie indépendante, nous reconnaissons à travers cette montre tout le style de son créateur: le cadran gravé qui rappelle par ses motifs celui de la Primus (même si les teintes sont différentes), la graduation en ellipse du temps, la forme des aiguilles et du boîtier.
Ce dernier, rappelant vaguement celui d'une Arkade de Lange, d'une dimension de 37,5 sur 42mm, présente une construction complexe du fait de la lunette aux flancs légèrement concaves alors que le corps principal est convexe. Sur la carrure droite, Aaron Becsei a apposé son nom: ce n'est pas franchement très discret, c'est même hors contexte par rapport aux autres détails de la montre mais l'utilisation de la couronne rend heureusement l'intégration de ce nom plus subtile. L'épaisseur est de 14mm mais ne choque pas par rapport aux autres proportions.
Mais inutile de perdre du temps, retournons la montre! Et comme on pouvait l'imaginer, on en prend plein la vue: le mouvement à remontage manuel, d'une réserve de marche de 40 heures, est tout simplement somptueux. La présence de l'affichage de la réserve de marche conduit à la présence d'une roue et d'un différentiel supplémentaires occupant ainsi de façon optimale la platine principale. La forme à la fois élégante et dynamique du pont du balancier donne l'occasion à Becsei de travailler deux angles rentrants témoignant ainsi de sa maîtrise, non seulement dans la construction du mouvement mais dans sa décoration. La forme générale du mouvement est totalement adaptée au boîtier et met en scène les ponts, les roues, les rouages en or ainsi que le large balancier en invar (en fait un alliage fer&nickel) aux vis en platine. La qualité de la finition ainsi que l'architecture du mouvement, classique sans être dénué d'originalité, référence aux mouvements chronométriques à basse fréquence et à balancier imposant, font de la Dignitas Power Reserve une des plus belles montres de forme actuelles.
Bien évidemment, la décoration du cadran la rend très surprenante au poignet: il ne faut pas le nier, c'est visuellement très rococo. Cependant, cela passe plutôt bien car c'est inhérent au style d'Aaron Becsei. La lisibilité n'en est pas renforcée, les aiguilles (superbes au demeurant) ayant tendance à se fondre dans le décor. Heureusement, la Dignitas Power Reserve est également disponible avec le cadran classique guilloché beaucoup plus facile à appréhender. Mais une fois encore, ce serait finalement dommage de se priver de cette grande qualité d'exécution en matière de gravure qui apporte beaucoup de caractère à la montre. Si on est intéressé par le travail d'Aaron Becsei, autant aller au bout de la démarche en partant sur le cadran gravé, plus fidèle à son état d'esprit.
Du fait de son jeune âge, Aaron Becsei va continuer à beaucoup nous surprendre. On a coutume de dire que la Hongrie est un carrefour de culture. Cela se retrouve aussi dans les réalisations de son horloger le plus talentueux qui, comme cette Dignitas Power Reserve, arrivent à marier rigueur technique et création artistique.
Un grand merci à Aaron Becsei pour son accueil sur le stand AHCI pendant le salon de Bâle 2011.