Après la présentation en 2008 de la GTM-06, montre Tourbillon Répétition Minutes basée sur une ébauche Christophe Claret, nous attendions avec impatience la création suivante des frères Grönefeld. Avec la One Hertz, ils dévoilent une montre qui permet à leur talent de s'exprimer dans un créneau où peut-être, on les attendait moins: la montre à seconde morte.
Tim et Bart Grönefeld sont issus d'une famille d'horlogers de Oldenzaal en Hollande. Afin de perpétuer celle tradition, leur atelier est situé dans les lieux mêmes où débuta il y a près d'un siècle la vocation horlogère de leurs ascendants. Il aurait été peut-être plus simple pour eux de lancer leur propre marque depuis la Suisse où ils ont passé de nombreuses années (WOSTEP puis Renaud & Papi) mais la volonté de créer leurs montres depuis la Hollande était une composante fondamentale dans l'esprit de leur projet.
La présentation de la GTM-06 (avec le travail très particulier effectué sur le boitier et les cornes afin d'améliorer la propagation du son) a permis de mettre en avant leur capacité à maitriser les pièces compliquées.
Mais comme toujours, on attend des horlogers indépendants plus que de la technique, à savoir des démarches plus originales, plus personnelles qui soutiennent leurs conceptions de l'horlogerie et les buts qu'ils poursuivent. La notion de montre à seconde morte (ainsi appelée car elle n'est indiquée qu'une fois totalement écoulée) est intimement liée a celle de chronométrie: ce n'est plus la continuité du temps qui est affiché mais son fractionnement précis. Le temps est suspendu ne serait-ce que pendant un infime instant avec une montre à seconde morte.
Dans la production contemporaine, rares sont les montres mécaniques à seconde morte qui nous viennent rapidement à l'esprit: le Tourbillon de Francois-Paul Journe, la Radiomir Independant à calibre Chézard, la Jumping Second de Habring... Puis l'exercice devient plus compliqué. Cette rareté est surement due au rendu visuel de la trotteuse: elle ne progresse qu'un pas à la seconde contre 5 a 10 pas pour l'écrasante majorité des montres mécaniques. Or la fluidité de la trotteuse est le moyen le plus simple de distinguer une montre mécanique d'une montre a quartz. Une montre à seconde morte nécessite alors une démarche explicative complémentaire a l'attention de la clientèle... persuadée de plus que précision est corrélée à la fréquence du mouvement.
C'est tout ce contexte qui rend le projet mené à bien par les frères Grönefeld si attachant: la One Hertz est a la fois audacieuse et éloignée tant horlogèrement que visuellement de la GTM-06.
Généralement, lorsque nous disons qu'une montre met en valeur une complication, c'est avant tout une remarque à caractère esthétique. Avec la One Hertz, Tim et Bart Grönefeld ont réellement mis la seconde morte au centre de toutes ses dimensions.
Tim et Bart Grönefeld sont issus d'une famille d'horlogers de Oldenzaal en Hollande. Afin de perpétuer celle tradition, leur atelier est situé dans les lieux mêmes où débuta il y a près d'un siècle la vocation horlogère de leurs ascendants. Il aurait été peut-être plus simple pour eux de lancer leur propre marque depuis la Suisse où ils ont passé de nombreuses années (WOSTEP puis Renaud & Papi) mais la volonté de créer leurs montres depuis la Hollande était une composante fondamentale dans l'esprit de leur projet.
La présentation de la GTM-06 (avec le travail très particulier effectué sur le boitier et les cornes afin d'améliorer la propagation du son) a permis de mettre en avant leur capacité à maitriser les pièces compliquées.
Mais comme toujours, on attend des horlogers indépendants plus que de la technique, à savoir des démarches plus originales, plus personnelles qui soutiennent leurs conceptions de l'horlogerie et les buts qu'ils poursuivent. La notion de montre à seconde morte (ainsi appelée car elle n'est indiquée qu'une fois totalement écoulée) est intimement liée a celle de chronométrie: ce n'est plus la continuité du temps qui est affiché mais son fractionnement précis. Le temps est suspendu ne serait-ce que pendant un infime instant avec une montre à seconde morte.
Dans la production contemporaine, rares sont les montres mécaniques à seconde morte qui nous viennent rapidement à l'esprit: le Tourbillon de Francois-Paul Journe, la Radiomir Independant à calibre Chézard, la Jumping Second de Habring... Puis l'exercice devient plus compliqué. Cette rareté est surement due au rendu visuel de la trotteuse: elle ne progresse qu'un pas à la seconde contre 5 a 10 pas pour l'écrasante majorité des montres mécaniques. Or la fluidité de la trotteuse est le moyen le plus simple de distinguer une montre mécanique d'une montre a quartz. Une montre à seconde morte nécessite alors une démarche explicative complémentaire a l'attention de la clientèle... persuadée de plus que précision est corrélée à la fréquence du mouvement.
C'est tout ce contexte qui rend le projet mené à bien par les frères Grönefeld si attachant: la One Hertz est a la fois audacieuse et éloignée tant horlogèrement que visuellement de la GTM-06.
Généralement, lorsque nous disons qu'une montre met en valeur une complication, c'est avant tout une remarque à caractère esthétique. Avec la One Hertz, Tim et Bart Grönefeld ont réellement mis la seconde morte au centre de toutes ses dimensions.
- Du point de vue horloger d'abord: cette seconde morte est indépendante avec sa propre réserve d'énergie, l'idée sous-jacente étant d'interférer le moins possible avec l'organe réglant, la montre n'ayant aucun système de force constante. Le mouvement G-02, à remontage manuel, possède en effet deux barillets dont l'un est entièrement dédié a l'animation de la grande trotteuse. Les deux barillets se remontent simultanément en tournant la couronne... une fois que la montre aura été mise en mode "remontage". Car la One Hertz comporte un astucieux système de sélecteur de la fonction de la couronne. Au lieu de devoir la tirer, il suffit de la pousser pour choisir sa fonction qui sera affichée sur le cadran afin de savoir si nous sommes en mode "réglage" (Set) ou "remontage" (Wind). Le mouvement est composé de 285 pièces, a un balancier à masselottes d'un diamètre de 9,12mm (j'aurais aimé qu'il soit un peu plus grand) et une réserve de marche de 72 heures. Sa fréquence ne correspond évidemment pas au nom de la montre puisqu'elle est de 3hz: le "One Hertz" est lié à la seconde morte et non pas à à la fréquence du calibre, traditionnelle. Le mouvement présente une certaine originalité cote ponts: ces derniers semblent être des pétales repliées... comme si le G-02 était une fleur, d'un diamètre de 35mm, sur le point de s'ouvrir. Les rubis et chatons ainsi que l'incabloc semblent dessiner un cercle intérieur tandis que les autres vis se situent à la périphérie. Les finitions sont magnifiques tout comme le traitement des ponts qui apporte un contraste entre leurs bords et leurs parties centrales.
- Du point de vue du design ensuite: l'affichage du temps est décentré pour laisser la part belle à l'animation de la trotteuse: la One Hertz donne l'impression d'être une sorte de pendule pour le poignet grâce aux sauts de cette grande aiguille. Sa graduation surplombe d'ailleurs le cadran pour bien la faire apparaître au premier plan. Les autres indications sont insérées avec plus ou moins de bonheur sur le cadran mais le but essentiel est atteint: notre regard est attire immanquablement par la trotteuse.
Dans ce contexte, la One Hertz a une dimension idéale: avec son diamètre de 43mm, le boitier est suffisamment grand pour mettre en valeur cette trotteuse. Evidemment, la montre n'est pas faite pour les petits poignets mais son concept fait qu'il était difficile de la concevoir autrement. Une grande trotteuse centrale n'aurait pas non plus été en cohérence avec le principe de son indépendance.
Fait relativement rare pour une montre d'horlogers indépendants d'un tel segment, la One Hertz a été initialement présentée avec un boitier acier dans le cadre d'une série limitée de 12 pièces (version 1912 qui fait référence à l'année où le grand-père de Tim et Bart a débuté sa carrière) puis avec un boitier en or rose (version Dune limitée à 20 pièces).
Avec leur première montre équipée d'un mouvement exclusif, les frères Grönefeld ont marqué les esprits en remettant sous les feux des projecteurs une complication tombée en désuétude. La One Hertz est une montre très personnelle qui m'a séduit par sa cohérence et par la présentation de son mouvement. Et puis, au moment où de très grandes marques aux moyens puissants se lancent à la conquête des très hautes fréquences, la One Hertz va complètement à contre courant. Cette montre à seconde morte, développée par deux horlogers indépendants, nous rappelle que les basses fréquences, par leur stabilité, leur moindre consommation d'énergie, conservent tous leurs atouts du point de vue chronométrique et continuent ainsi à beaucoup séduire les amateurs d'horlogerie traditionnelle.
Fait relativement rare pour une montre d'horlogers indépendants d'un tel segment, la One Hertz a été initialement présentée avec un boitier acier dans le cadre d'une série limitée de 12 pièces (version 1912 qui fait référence à l'année où le grand-père de Tim et Bart a débuté sa carrière) puis avec un boitier en or rose (version Dune limitée à 20 pièces).
Avec leur première montre équipée d'un mouvement exclusif, les frères Grönefeld ont marqué les esprits en remettant sous les feux des projecteurs une complication tombée en désuétude. La One Hertz est une montre très personnelle qui m'a séduit par sa cohérence et par la présentation de son mouvement. Et puis, au moment où de très grandes marques aux moyens puissants se lancent à la conquête des très hautes fréquences, la One Hertz va complètement à contre courant. Cette montre à seconde morte, développée par deux horlogers indépendants, nous rappelle que les basses fréquences, par leur stabilité, leur moindre consommation d'énergie, conservent tous leurs atouts du point de vue chronométrique et continuent ainsi à beaucoup séduire les amateurs d'horlogerie traditionnelle.