Je n'en croyais pas mes yeux en découvrant la Classique Phases de Lune lors de sa présentation à Baselworld 2011! Breguet, à travers cette 7787, répondait à deux souhaits que j'avais secrètement dans ma tête:
- que Breguet présente une montre à phases de lune sans quantième
- et que cette montre comporte une trotteuse.
En fait, je fus toujours frustré par la 3137, la montre inspirée par la n°5 car j'aurais tellement voulu qu'elle soit tout comme la n°5, à savoir que les quantièmes soient remplacés par une trotteuse.
Bien évidemment, Breguet n'allait pas se contenter de cloner la 3137 en apportant ce changement de fonction. La 7787 est une montre radicalement différente.
Ce qui surprend le plus est l'organisation du cadran. Si tout semble équilibré et bien agencé sur la 3137, le cadran semble un peu plus... désorganisé sur la 7787: la grande trotteuse qui survole le tout, l'indicateur de réserve de marche qui mord sur les index... mais finalement tout s'éclaire. Le cadran est organisé pour mettre en valeur la principale complication: l'affichage des phases de lune qui est placé de façon très originale à midi. Et cet emplacement change tout! Bizarrement, Breguet a conservé la représentation traditionnelle des phases de lune avec l'arc de cercle en bas et les nuages vers le haut... alors que peut-être, un arc de cercle en haut aurait été plus à propos compte tenu de la position de l'affichage.
En fait, c'est tous ces petits détails, un peu désordonnés, qui donnent charme et dynamisme au cadran. Si tout est propre et bien organisé... on s'ennuie un peu. Ce n'est pas le cas ici!
L'autre différence fondamentale par rapport à la 3137 provient du mouvement: la montre est équipée du calibre 591 DRL qui est en fait un ancien Lemania 8810 et dans lequel Breguet a mis un échappement et un spiral en silicium. La fréquence du mouvement est de 4hz et la réserve de marche de 38 heures, très décevante compte tenu de la présence d'un double-barillet. La finition du mouvement est tout à fait correcte mais il n'y a rien de spectaculaire non plus: c'est côté cadran que cela se passe.
Pour être franc, la présence du silicium me semble inappropriée dans le contexte de cette montre. Autant je le comprends dans une Freak d'Ulysse Nardin ou dans une Extrême Lab de JLC où toute la construction, l'architecture de ces montres sont basées sur la présence du silicium, autant sur cette 7787, on ne voit pas très bien ce qu'il apporte. D'autant plus que, soyons clairs, personne ne connaît vraiment le comportement de ces pièces sur le très long terme. Breguet était un horloger à la pointe de l'innovation: ce n'est donc pas un contre-sens que la marque qui porte son nom le soit également. Mais cette 7787, montre classique par excellence était-elle un cadre idéal pour une utilisation du silicium? Je ne pense pas.
Breguet a très intelligemment décliné la 7787 en différentes versions afin qu'elle rencontre le succès auprès de différents marchés. La montre est disponible en deux tailles (36 ou 39mm), les deux étant visuellement plus grandes qu'elles ne sont réellement du fait de la finesse de la lunette. Elle l'est également avec deux types de cadran: soit guilloché comme sur les photos (avec un boîtier en or gris ou en or rose) soit en émail (boîtier or rose). Cependant la version émail est vendue par paire avec la montre sertie dans un coffret disponible dans les boutiques Breguet uniquement. Dommage, cette version émail tranchait avec la version guilloché et apportait une belle alternative... peut-être visuellement plus moderne.
La 7787 est incontestablement une très belle montre au cadran dynamique et à la finition irréprochable comme de coutume chez Breguet. Malheureusement la présence du silicium me gâche un peu le plaisir: non seulement je ne le trouve pas à sa place ici mais en plus, j'ai des doutes sur sa réelle valeur ajoutée tout du moins dans une montre dont la présentation fleure bon le classicisme bon teint que le high-tech.
Un grand merci à l'équipe Breguet pour leur accueil chaleureux pendant la foire de Bâle.
Bien évidemment, Breguet n'allait pas se contenter de cloner la 3137 en apportant ce changement de fonction. La 7787 est une montre radicalement différente.
Ce qui surprend le plus est l'organisation du cadran. Si tout semble équilibré et bien agencé sur la 3137, le cadran semble un peu plus... désorganisé sur la 7787: la grande trotteuse qui survole le tout, l'indicateur de réserve de marche qui mord sur les index... mais finalement tout s'éclaire. Le cadran est organisé pour mettre en valeur la principale complication: l'affichage des phases de lune qui est placé de façon très originale à midi. Et cet emplacement change tout! Bizarrement, Breguet a conservé la représentation traditionnelle des phases de lune avec l'arc de cercle en bas et les nuages vers le haut... alors que peut-être, un arc de cercle en haut aurait été plus à propos compte tenu de la position de l'affichage.
En fait, c'est tous ces petits détails, un peu désordonnés, qui donnent charme et dynamisme au cadran. Si tout est propre et bien organisé... on s'ennuie un peu. Ce n'est pas le cas ici!
L'autre différence fondamentale par rapport à la 3137 provient du mouvement: la montre est équipée du calibre 591 DRL qui est en fait un ancien Lemania 8810 et dans lequel Breguet a mis un échappement et un spiral en silicium. La fréquence du mouvement est de 4hz et la réserve de marche de 38 heures, très décevante compte tenu de la présence d'un double-barillet. La finition du mouvement est tout à fait correcte mais il n'y a rien de spectaculaire non plus: c'est côté cadran que cela se passe.
Pour être franc, la présence du silicium me semble inappropriée dans le contexte de cette montre. Autant je le comprends dans une Freak d'Ulysse Nardin ou dans une Extrême Lab de JLC où toute la construction, l'architecture de ces montres sont basées sur la présence du silicium, autant sur cette 7787, on ne voit pas très bien ce qu'il apporte. D'autant plus que, soyons clairs, personne ne connaît vraiment le comportement de ces pièces sur le très long terme. Breguet était un horloger à la pointe de l'innovation: ce n'est donc pas un contre-sens que la marque qui porte son nom le soit également. Mais cette 7787, montre classique par excellence était-elle un cadre idéal pour une utilisation du silicium? Je ne pense pas.
Breguet a très intelligemment décliné la 7787 en différentes versions afin qu'elle rencontre le succès auprès de différents marchés. La montre est disponible en deux tailles (36 ou 39mm), les deux étant visuellement plus grandes qu'elles ne sont réellement du fait de la finesse de la lunette. Elle l'est également avec deux types de cadran: soit guilloché comme sur les photos (avec un boîtier en or gris ou en or rose) soit en émail (boîtier or rose). Cependant la version émail est vendue par paire avec la montre sertie dans un coffret disponible dans les boutiques Breguet uniquement. Dommage, cette version émail tranchait avec la version guilloché et apportait une belle alternative... peut-être visuellement plus moderne.
La 7787 est incontestablement une très belle montre au cadran dynamique et à la finition irréprochable comme de coutume chez Breguet. Malheureusement la présence du silicium me gâche un peu le plaisir: non seulement je ne le trouve pas à sa place ici mais en plus, j'ai des doutes sur sa réelle valeur ajoutée tout du moins dans une montre dont la présentation fleure bon le classicisme bon teint que le high-tech.
Un grand merci à l'équipe Breguet pour leur accueil chaleureux pendant la foire de Bâle.