Depuis 2001, la collection Opus d'Harry Winston a permis à des horlogers de talent de s'exprimer, de présenter leurs idées, de développer leurs concepts avec la certitude que leurs réalisations allaient connaître une exposition médiatique. C'est en effet une des grandes réussites de la collection Opus: année après année, nous nous demandons à quoi ressemblera l'Opus qui sera dévoilée au Salon de Bâle. Par ricochet, le succès de la collection apporte aussi à Harry Winston un coup de projecteur. Il est maintenant d'autant plus important que la marque s'est clairement orientée vers le développement ambitieux de sa collection horlogère.
L'Opus V est peut-être la montre qui symbolise le mieux les 10 premières années de cette histoire commune entre Harry Winston et les horlogers et designers qui y ont été impliqués. En effet, elle comporte toutes les caractéristiques de la montre Opus idéale:
- elle présente un design surprenant pour ne pas dire audacieux
- elle propose un système original de l'affichage de l'heure spécifiquement développé pour elle
- elle a fonctionné sans aucun souci dès le départ et s'est montré fiable au fil du temps
- elle a marqué les esprits lors de sa présentation
- elle incarne la créativité et le talent de l'horlogerie indépendante
L'horloger qui a imaginé cette Opus V ne pouvait être qu'un des plus doués de sa génération: Félix Baumgartner, un des fondateurs d'une marque qui nous est familière de nos jours: Urwerk.
Il faut cependant se replacer dans l'année 2005. Si l'idée de fonder Urwerk date de 1995, si la marque existe depuis 1997, jusqu'à la présentation de l'Opus V, les montres créées par le duo Felix Baumgartner et Martin Frei consistaient en une évolution esthétique et technique réussie du vieux principe de l'heure vagabonde. L'Opus V a permis de faire évoluer le concept et de préfigurer ce que sera deux années plus tard l'Urwerk 201.
L'Opus V propose en effet un système d'affichage de l'heure qui demeure unique aujourd'hui: les heures sont indiquées par 3 petits cubes à 4 faces qui tournent tels des dés. L'heure de référence correspond au chiffre se trouvant à la base de la grande aiguille qui parcourt la graduation des minutes. Mais contrairement à l'Urwerk 201 où chaque cube possède sa propre aiguille et où les trois ensembles cubes&aiguilles tournent de façon constante, ici l'aiguille est unique et désolidarisée des cubes. Toute la particularité de l'Opus V se trouve dans le comportement de cette aiguille: il s'agit en fait d'une aiguille rétrograde qui à la soixantième minute retourne instantanément au départ de la graduation et se positionne face au cube adéquat. Le principe mécanique est donc différent de celui de la 201. Vous noterez que la graduation des minutes n'est pas exhaustive: les premières et dernières minutes ne sont graduées mais cela ne gène en rien pour la lecture de l'heure, le choix de l'affichage du 0 et du 60 ayant été privilégié.
Visuellement le résultat est spectaculaire: le lent ballet des cubes est un régal car au-delà du fait qu'ils effectuent une rotation, ils tournent également sur eux mêmes afin que le bon chiffre des heures apparaisse correctement. La montre ne comporte pas de trotteuse mais côté cadran se trouvent deux complications fort utiles: un indicateur jour&nuit pertinent car les cubes ne sont gradués que de 1 à 12 et un indicateur de réserve de marche. Ce dernier, gradué sur 5 jours, témoigne de l'utilisation du calibre Lajoux-Perret à remontage manuel d'une réserve de marche de 120 heures comme base de mouvement et qui alimente en énergie tout le module d'affichage développé par Félix Baumgartner. Ce calibre sera d'ailleurs aussi utilisé comme base pour la 201.
Malgré les différences qui existent avec l'Urwerk 201, le travail effectué sur l'Opus V a été extrêmement utile à plusieurs égards:
Il faut cependant se replacer dans l'année 2005. Si l'idée de fonder Urwerk date de 1995, si la marque existe depuis 1997, jusqu'à la présentation de l'Opus V, les montres créées par le duo Felix Baumgartner et Martin Frei consistaient en une évolution esthétique et technique réussie du vieux principe de l'heure vagabonde. L'Opus V a permis de faire évoluer le concept et de préfigurer ce que sera deux années plus tard l'Urwerk 201.
L'Opus V propose en effet un système d'affichage de l'heure qui demeure unique aujourd'hui: les heures sont indiquées par 3 petits cubes à 4 faces qui tournent tels des dés. L'heure de référence correspond au chiffre se trouvant à la base de la grande aiguille qui parcourt la graduation des minutes. Mais contrairement à l'Urwerk 201 où chaque cube possède sa propre aiguille et où les trois ensembles cubes&aiguilles tournent de façon constante, ici l'aiguille est unique et désolidarisée des cubes. Toute la particularité de l'Opus V se trouve dans le comportement de cette aiguille: il s'agit en fait d'une aiguille rétrograde qui à la soixantième minute retourne instantanément au départ de la graduation et se positionne face au cube adéquat. Le principe mécanique est donc différent de celui de la 201. Vous noterez que la graduation des minutes n'est pas exhaustive: les premières et dernières minutes ne sont graduées mais cela ne gène en rien pour la lecture de l'heure, le choix de l'affichage du 0 et du 60 ayant été privilégié.
Visuellement le résultat est spectaculaire: le lent ballet des cubes est un régal car au-delà du fait qu'ils effectuent une rotation, ils tournent également sur eux mêmes afin que le bon chiffre des heures apparaisse correctement. La montre ne comporte pas de trotteuse mais côté cadran se trouvent deux complications fort utiles: un indicateur jour&nuit pertinent car les cubes ne sont gradués que de 1 à 12 et un indicateur de réserve de marche. Ce dernier, gradué sur 5 jours, témoigne de l'utilisation du calibre Lajoux-Perret à remontage manuel d'une réserve de marche de 120 heures comme base de mouvement et qui alimente en énergie tout le module d'affichage développé par Félix Baumgartner. Ce calibre sera d'ailleurs aussi utilisé comme base pour la 201.
Malgré les différences qui existent avec l'Urwerk 201, le travail effectué sur l'Opus V a été extrêmement utile à plusieurs égards:
- il a permis de mettre au point le système d'animation des cubes
- il a permis de bien connaître les performances du calibre Lajoux-Perret (les modèles Urwerk jusqu'à lors utilisaient le Peseux 7001 comme base)
- il a permis le développement d'une complication rare dans le paysage horloger: le témoin de révision. Il cumule les années de fonctionnement de la montre et au bout de 5 ans, le témoin signale qu'une révision est requise.
L'Opus V n'est pas seulement une prouesse technique, c'est également une montre audacieuse du point de vue esthétique. Cela est dû à son affichage original de l'heure mais également à son boîtier. Ce dernier reprend certains codes "Harry Winston" comme les pièces à 6 et 12 heures en forme d'arche inspirées par l'entrée de la boutique de New-York. Il est volumineux (50mm de diamètre), très épais mais pas dénué de subtilités comme par exemple la façon dont la couronne est cachée.
Montre rare, l'Opus V a été produite en 100 exemplaires: 45 en platine, 45 en or rose et 10 en platine serties. Du fait du poids propre au mouvement et à celui du boîtier, elle est très lourde et peu adaptée aux petits poignets. En revanche, pour ceux qui sont en mesure de la porter, le plaisir est réel: l'Opus V ne s'oublie pas que ce soit par le spectacle qu'elle offre ou par son gabarit.
L'Opus V est une montre sans compromis, sans concession, extrêmement aboutie ce qui la rend fascinante. Plus de 5 ans après sa présentation, l'Opus V est toujours un des meilleurs symboles de ce que doit produire l'horlogerie contemporaine c'est-à-dire une montre résolument pensée dans le temps présent, qui s'affranchit de certaines références au passé afin d'apporter de nouvelles idées.
Je souhaite remercier chaleureusement le propriétaire de cette montre qui m'a permis de la photographier et de la manipuler. Compte tenu de sa rareté et la difficulté à la voir, ce fut un moment privilégié pour moi.
Montre rare, l'Opus V a été produite en 100 exemplaires: 45 en platine, 45 en or rose et 10 en platine serties. Du fait du poids propre au mouvement et à celui du boîtier, elle est très lourde et peu adaptée aux petits poignets. En revanche, pour ceux qui sont en mesure de la porter, le plaisir est réel: l'Opus V ne s'oublie pas que ce soit par le spectacle qu'elle offre ou par son gabarit.
L'Opus V est une montre sans compromis, sans concession, extrêmement aboutie ce qui la rend fascinante. Plus de 5 ans après sa présentation, l'Opus V est toujours un des meilleurs symboles de ce que doit produire l'horlogerie contemporaine c'est-à-dire une montre résolument pensée dans le temps présent, qui s'affranchit de certaines références au passé afin d'apporter de nouvelles idées.
Je souhaite remercier chaleureusement le propriétaire de cette montre qui m'a permis de la photographier et de la manipuler. Compte tenu de sa rareté et la difficulté à la voir, ce fut un moment privilégié pour moi.