C'est un moment rare que de rencontrer Thomas Prescher. Thomas nous faisait l'honneur d'être présent au Salon Belles Montres 2009 pour la première fois, c'était donc une rencontre à ne pas rater.
Thomas s'est rendu célèbre par la présentation de sa Trilogie autour du thème du Tourbillon lors du Salon de Bâle de 2009: trois Tourbillons volants furent présentés, avec un axe simple, un double et un triple axes. Outre le choix esthétiquement toujours séduisant du Tourbillon volant, la Trilogie mettait en avant l'impact de l'utilisation de systèmes d'axes différents sur la révolution du Tourbillon.
Heureuse surprise, Thomas est venu à Paris non seulement avec ses dernières nouveautés mais également les montres qui composent la Trilogie.
J'ai souhaité en voir une de plus près: la Double Axe.
Cette dernière est peut-être pour moi la plus belle du lot. Bien évidemment, la Triple Axe est plus complexe. Mais se dégage de la Double un sentiment de poésie lié au contraste existant entre la révolution particulière du Tourbillon et la forme particulière du boîtier coussin (d'un diamètre de 43mm).
Inutile de vouloir chercher des artifices: la montre est d'une rare austérité. Le guillochage triangulaire du cadran en argent, les registres très simples, la plaque sur laquelle est inscrit le nom du créateur, tout contribue pour accentuer cette sobriété. Mais cette sobriété est là pour mettre en valeur le Tourbillon volant.
L'oeil est immédiatement attiré par sa façon de se mouvoir dans l'espace car telle est l'impression qu'il procure: il semble flotter dans le vide.
Chaque axe effectue une rotation complète par minute. Compte tenu de la présence du deuxième axe, il faut une hauteur de plus de 12mm pour que le tourbillon puisse tourner (le balancier faisant près de 10mm), la cage ayant un diamètre de plus de 13mm.
Autre particularité du tourbillon Prescher: la présence d'un système de force constante dans la cage au niveau du premier axe. L'énergie des deux barillets est libérée de façon séquencée grâce à deux goupilles qui bloquent la roue d'ancre (amélioration du système de force constante de Henri Jeanneret).
Le calibre est composé de 279 pièces, a une fréquence de 3hz et une réserve de marche de 40 heures.
Au verso de la montre, la décoration tranche avec celle du cadran: on a le sentiment que le calibre (dont la platine est en laiton plaqué) est recouvert d'un papier doré froissé.
Au poignet, immédiatement le charme du tourbillon agit et hypnotise notre regard. Il se dégage de la montre un grand sentiment d'équilibre. D'ailleurs ce sentiment est présent chez les 3 montres du Tryptique malgré les formes de boîtier différentes. L'astuce de Thomas pour préserver cet équilibre a été de changer l'entre-corne selon les modèles.