Blancpain: Fifty Fathoms Monaco Yacht Show

Je souhaite vous présenter cette montre car elle témoigne d'une nouvelle orientation de Blancpain par rapport à la Fifty Fathoms.

Lorsque l'annonce de la nouvelle Fifty Fathoms avait été faite il y a quelques années par Blancpain, nous pouvions penser qu'un seul modèle allait sortir. Or, il s'avère que maintenant la dénomination Fifty Fathoms englobe toute une collection: des complications sont rajoutées et des variations de couleur introduites.

Cela plaît ou cela ne plaît pas, Blancpain décline donc de nombreuses versions autour de son modèle mythique au risque peut-être de l'écorner.

Lorsque le communiqué de presse présentant cette Monaco Yacht Show est sorti, j'ai immédiatement pensé qu'elle constituait un peu une antithèse de ce qu'était la Fifty Fathoms d'origine. Nous nous retrouvions face à une montre chronographe flyback entièrement blanche et il faut bien le dire, avec un look "fashion". C'est la raison pour laquelle j'avais vraiment envie de voir cette "étrangeté" qui de plus, est rare: seulement 20 exemplaires existent.

Malgré sa blancheur, nous retrouvons quelques traits de la réintréprétation actuelle de la Fifty Fathoms: la forme du verre, l'épaisseur et l'aspect brillant de la lunette, les index. Il faut l'avouer, la finition du cadran est sans reproche. Concession faite au contexte de la création de cette version: la présence des armes de Monaco sur le cadran.

Le cadran est bien équilibré et les index lui donnent du volume. Je regrette juste la présence du guichet de la date qui coupe le compteur.

Le boîtier est également fini avec beaucoup de soin: les poussoirs sont particulièrement réussis.


Le calibre qui équipe la montre est le F185 qui est une base Piguet 1185 retraillée par Blancpain pour notamment lui rajouter le retour en vol. Le calibre a une quarantaine d'heures de réserve de marche. Cette série limitée comporte un fond saphir permettant d'apprécier le calibre. Vous noterez la finition particulière de la masse oscillante.


Malgré sa taille (45mm), son épaisseur (15,5mm), la montre reste visuellement équilibrée. Cela est dû à l'épaisseur de la lunette qui réduit la perception de la taille.

Au poignet, la montre est confortable, le bracelet en toile de voile maintenant bien la montre:

Cette Monaco Yacht Show, bien finie, confortable, au dessin équilibré est finalement assez peu critiquable si nous la sortons de son contexte. Pour un usage quotidien, le blanc est, cependant, il faut bien l'avouer, très difficile à porter. De plus, avec le temps, gardera-t-elle cette blancheur immaculée? Car rien de pire qu'une montre blanche dont le couleur commence à changer. Il s'agit donc plus d'une montre "fun", d'un complément de collection pour un amateur qui cherchera une montre estivale bien exécutée. La question est maintenant de savoir si un tel produit ne constitue pas un accroc au mythe de la Fifty Fathoms. Une marque peut toujours être tentée de profiter de la présence d'une montre célèbre dans son histoire pour la décliner selon les goûts et les aspirations actuels de la clientèle. Mais n'est-ce pas alors un calcul dangereux pouvant à terme nuire au modèle d'origine (et ainsi décevoir ses collectionneurs)? C'est un vrai débat et espérons que Blancpain n'est pas allé trop loin avec toutes les déclinaisons de la Fifty Fathoms.