C'est maintenant officiel suite à la visite de Max Büsser le 4 novembre dernier: le premier MB&F Lab d'Europe vient d'ouvrir à Paris au 271 rue St Honoré. Cette adresse est très connue des amateurs d'horlogerie puisqu'il s'agit de celle de Chronopassion. En fait, cette ouverture est l'aboutissement logique des longues relations qui unissent Max Büsser et Laurent Picciotto et je pense qu'il ne pouvait pas y avoir de lieu mieux approprié pour y loger ce Lab. Je reprends le terme de "Lab" car j'ai un peu de mal à qualifier autrement le MB&F Lab de Paris. C'est certes une boutique dans laquelle les amateurs d'horlogerie indépendante pourront découvrir les dernières créations de MB&F. Mais pas uniquement puisque d'autres objets horlogers ou liés à l'horlogerie ou des créations d'artiste seront également disponibles. Il vaut mieux considérer le MB&F Lab comme un endroit facilitant la plongée dans un univers de créativité dans laquelle la sensibilité de Max Büsser s'exprime. Elle rejoint totalement celle de Laurent Picciotto.
Laurent Picciotto fut un précurseur qui contribua grandement au développement de l'horlogerie indépendante en assurant sa promotion, son exposition et son relai commercial au sein de la boutique Chronopassion et ce depuis de très nombreuses années. La première Horological Machine fut à ce propos vendue à Paris. Ce qui a toujours passionné Laurent Picciotto, c'est de proposer à ses clients une offre horlogère ludique, inventive, située aux antipodes des sentiers battus. Et les deux amis ne pouvaient que se rejoindre sur ce terrain car Max Büsser avait lui aussi contribué à l'émergence de l'horlogerie indépendante grâce à la collection Opus de Harry Winston et à l'exploration de nouveaux territoires créatifs et audacieux avec les Horological Machines de MB&F.
Le MB&F Lab symbolise donc la convergence de ces deux parcours. Vous allez sûrement vous demander pourquoi il s'agit d'un MB&F Lab et pas d'une MAD Gallery comme à Genève ? J'apporterais deux éléments de réponse. Tout d'abord le focus reste sur MB&F et la dimension horlogère prédomine. Ensuite compte tenu de la surface du lieu, il n'y avait pas de place pour gérer l'ensemble de l'offre de la MAD Gallery dont les produits de volume qui peuvent s'y trouver. Le MB&F Lab se veut plus exclusif et c'est logique compte tenu de son emplacement. L'esprit toutefois demeure identique puisque la sélection des créations mécaniques sera amenée à se renouveler régulièrement. Il n'y a donc aucun risque de s'ankyloser!
Une chose est sûre: le MB&F Lab de Paris est une réussite architecturale qui rappelle d'une certaine façon une sorte de petite station de métro. Tout a été fait pour créer un lieu convivial dans lequel règne une atmosphère différente afin qu'un grand enfant ait l'impression de rentrer avec gourmandise dans une pâtisserie. Le rendu lumineux, l'optimisation de l'organisation de l'espace, les objets et oeuvres qui décorent les murs, tous les détails ont été pensés avec soin pour que le visiteur se retrouve plongé dans cet univers mécanique et imaginatif.
L'ouverture du MB&F Lab est en tout cas une excellente nouvelle pour toutes les parties. Pour Max Büsser d'abord car cela va permettre d'accroître la visibilité de MB&F auprès d'une clientèle plus diversifiée, voir plus locale. Pour Laurent Picciotto ensuite car cela réaffirme son statut de grand manitou de l'horlogerie indépendante. Puis pour la place horlogère de Paris car ce lieu singulier rajoute une diversité de l'offre bienvenue. Pour les amateurs d'horlogerie enfin qui sont décidément très gâtés ces dernières semaines avec le démarrage des activités quasi conjointes du MB&F Lab et de la nouvelle boutique Cartier de la rue de la Paix. Deux lieux qui sont opposés mais qui poursuivent le même but: celui d'offrir la meilleure expérience aux clients qui franchissent leurs seuils.