Quelques mots sur la Fréret Roy 1818 "Petite Minute"

Michel Fréret est un vrai passionné qui aime faire découvrir des marques qui sortent des sentiers battus aux clients de sa boutique située rue Daniele Casanova à Paris. Pour aller au bout de la logique, il prit la décision de lancer il y a quelques années sa propre marque afin de proposer des complications traditionnelles (chronographe par exemple) ou spécifiques (comme la date rétrograde) dans une approche esthétique basée sur le coeur ouvert. C'est la raison pour laquelle la très grande majorité des montres Freret Roy offrent soit des mouvements squelettés, soit des cadrans ouverts, soit des ouvertures focalisées sur l'organe réglant.

La dernière création de Michel Fréret se distingue des autres montres de la collection. Elle est singulière car non seulement son cadran est plein mais elle inverse également les rôles des aiguilles. La montre 1818 "Petite Minute" possède 3 aiguilles. La plus longue est dédiée à l'affichage des heures selon une graduation 12 ou 24 heures. L'aiguille située à la base du cadran est la trotteuse. Enfin, la petite aiguille centrale indique les minutes.Vous l'avez compris, cette montre joue avec notre esprit et notre logique. Le réflexe serait d'interpréter instantanément la grande aiguille comme l'affichage des minutes. Et la toute petite aiguille centrale interpelle par la même occasion.

Mais très vite, tout s'éclaire: il suffit de considérer la 1818 "Petite Minute" comme une montre mono-aiguille qui aurait le soutien d'une aiguille auxiliaire pour lire les minutes avec plus de précision... par exemple si on a peur de rater un train!

La montre est équipée d'un calibre Unitas revu par Guillaume Camensuli:

L'avantage de ce type de montre est de proposer une autre relation avec le temps qui passe. Il semble s'écouler plus lentement et il se dégage ainsi une atmosphère plus paisible. Le cadran est dessiné de façon très rationnelle, quasiment germanique. L'ensemble est très lisible y compris les minutes. Il faut dire que la montre possède une taille relativement importante avec un diamètre de boîtier de 42mm mais je trouve que c'est la dimension adéquate pour obtenir une lecture optimale. Et puis, le mouvement est adapté à un tel boîtier puisqu'il s'agit d'un calibre Unitas modifié par Guillaume Camensuli à La Chaux de Fonds. Je pense de toutes les façons qu'un calibre à remontage manuel est un bon choix pour une telle pièce. Compte tenu de l'affichage alternatif du temps, le fait de remonter quotidiennement le mouvement ne fait que renforcer le lien spécial qui existe entre le propriétaire et sa montre.

La 1818 "Petite Minute" est disponible avec deux couleurs de cadrans (noir ou blanc), deux boîtiers (acier ou acier noirci) et deux graduations 12 ou 24 heures soit en tout 8 versions. J'ai une préférence pour la graduation 24 heures car j'apprécie le concept du tour complet du cadran en une journée. De plus, la graduation périphérique est bien remplie dans ce cas ce qui a m'a semblé plus joli du point de vue esthétique. A noter que par souci de cohérence, midi est positionné au sommet du cadran. Le boîtier noirci a l'avantage de réduire la perception de la taille. La version qui m'a le plus plu est donc celle à cadran blanc, graduation 24 heures et boîtier noirci car moins austère que son équivalente à cadran noir.

Les 8 versions sont d'ores et déjà visibles à la boutique Fréret Roy. Les prix de vente finaux se situeront entre 2.400 et 2.590 euros selon les versions.

En tout cas merci à Michel Fréret d'oser présenter avec la 1818 "Petite Minute" une pièce somme toute atypique. Avoir sa propre marque lui donne un certain degré de liberté et c'est tout à son honneur de pouvoir l'utiliser.