Watches & Wonders 2020: Roger Dubuis

Au moins maintenant avec Roger Dubuis, les choses sont simples: exit les collections trop éloignées du message de dynamisme et d'audace que la marque veut transmettre. S'il existe toujours la collection Velvet pour offrir une proposition à la clientèle féminine, la stratégie est claire: Excalibur, Excalibur et Excalibur. Je comprends parfaitement cette stratégie. La marque produit peu de pièces, a une spécialité parmi d'autres (le tourbillon volant), alors autant se concentrer sur ce qu'elle sait faire de mieux avec des montres à la forte identité visuelle.

Pour l'édition 2020 de Watches & Wonders, Roger Dubuis présente donc deux Excalibur qui partagent le même esprit (un ou deux tourbillons volants, même diamètre de 45mm, des cadrans ouverts pour plonger dans une atmosphère technique) mais qui tranchent radicalement dans leur interprétation.

L'Excalibur Two-Fold, disponible dans une série limitée de 8 pièces, est pour moi la plus surprenante des deux. Principalement du fait de son style all-white, ce qui est unique pour Roger Dubuis. Je dois d'ailleurs imaginer que je n'imaginais pas une telle montre dans son univers car j'ai toujours l'impression que l'approche all-white donne une allure féminine... ce qui n'est pas forcément le but recherché compte tenu de l'image de Roger Dubuis. Ceci dit, le résultat semble très satisfaisant... et j'ai envie de dire pérenne grâce à une matière composite qui doit maintenir ce blanc immaculé sur la durée.


Cette montre est lumineuse y compris dans l'obscurité car grâce à des innovations techniques, le mouvement propose des angles luminescents tout comme le bracelet caoutchouc. Décidément, c'est un thème très à la mode chez Richemont cette année et ce n'est sûrement pas un hasard si ce jeu de luminescence se retrouve dans l'ancienne marque et la nouvelle marque (Panerai) de Jean-Marc Pontroué. Lumineuse et aérienne sont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit en voyant les images de l'Excalibur Two-Fold.


Il faudra par la suite avoir l'opportunité de la manipuler pour vérifier si les sensations au poignet correspondent aux sentiments qu'elle procure. En tout cas, cela m'a fait plaisir de voir Roger Dubuis explorer une atmosphère inhabituelle pour la manufacture.

La pièce unique Excalibur Diabolus in Machina est finalement plus classique. Roger Dubuis interprète une partition très connue, celle qui consiste à combiner tourbillon volant avec répétition minutes. Elle m'apparaît comme une évolution encore plus radicale de la Millésime de 2018. Le résultat est évidemment spectaculaire avec comme de tradition, un jeu avec les éléments des différents chiffres romains qui structurent le cadran ouvert.


Je retrouve sinon le boîtier en CarTech et une allure générale très fidèle à l'esprit de la marque avec un design du bracelet que je trouve très réussi et qui accentue la sensation de puissance. En revanche, je suis moins fan du fait que le tourbillon volant se retrouve en partie caché ce qui est dommage. La Millésime me plaît peut-être plus pour cette raison. En revanche, je préfère le verrou de la Diabolus in Machina. De toutes les façons, là également, ce sera une montre à apprécier en la manipulant ne serait-ce que pour l'entendre et vérifier la qualité sonore de la répétition minutes.


Comme vous l'avez compris, Roger Dubuis a profité de cette édition de Watches & Wonders 2020 pour réinterpréter des thèmes parfaitement maîtrisés: le double tourbillon volant d'un côté et la combinaison tourbillon volant, répétition minutes de l'autre. Malgré tout, la marque est parvenue à se distinguer grâce à deux montres (représentant une production totale de 9 pièces!) aux fortes identités visuelles. Elle réaffirme par la même occasion sa stratégie basée sur Excalibur.