Ulysse Nardin: Diver X Antarctica

Je souhaitais revenir sur la Diver X Antarctica, commercialisée à travers une édition limitée de 300 pièces et qui fut présentée par Ulysse Nardin en fin d'année dernière dans le contexte du lancement de la ligne Diver X 44mm. C'est une pièce qui me plaît beaucoup car elle présente plusieurs originalités pour une montre de plongée. 

Ce sont d'abord ses codes couleurs qui sautent aux yeux. Ulysse Nardin est parvenu à définir une palette très agréable, qui combine du blanc, du gris et du bleu turquoise. De fait, l'ensemble est lumineux, clair tout en conservant suffisamment de contraste et de relief pour dégager du dynamisme et de la puissance. L'ambiance est douce mais cette version de la Diver X reste incontestablement une montre très masculine. Le problème de nombreuses montres blanches est de donner l'impression de ne pouvoir être portées que lors d'une soirée à St Tropez en hommage à Eddie Barclay. Ou elles apparaissent comme très féminines. Ce n'est absolument pas le cas ici et cette adaptation des codes couleurs est une vraie réussite. Ces couleurs ne sont issues du fruit du hasard: elles rendent hommage à l'expédition polaire menée par le photographe et activiste environnemental Sebastian Copeland et retranscrivent la palette chromatique de l'Antarctique.


Ensuite, et c'est une constante de la ligne Diver X 44mm (et plus généralement des montres animées par le calibre UN-118), la Diver X Antarctica propose un affichage de la réserve de marche au sommet du cadran. Cet affichage peut sembler anecdotique et d'ailleurs très peu de montres de plongée le proposent. Mais je trouve qu'il s'agit d'une excellente idée. J'ai toujours pensé que cet affichage était beaucoup plus utile sur une montre automatique que sur une montre à remontage manuel à réserve de marche standard. En effet, si la montre automatique n'est pas portée toute la journée, si l'efficacité du remontage est moindre, le mouvement peut se retrouver en fin de réserve de marche sans que le propriétaire de la montre ne s'en rende compte. Cet affichage apporte une sécurité supplémentaire avant d'utiliser la montre en plongée: une fois remontée à bloc, nous sommes sûrs d'obtenir un comportement optimal. De plus, l'indicateur a un intérêt esthétique. Il permet l'utilisation du bleu turquoise et crée une sorte de symétrie avec la trotteuse. Cette symétrie est bienvenue compte tenu du grand X qui orne le cadran.


Enfin, la présentation du cadran est plutôt originale du fait justement de la présence de ce grand X qui est devenu au fil du temps le symbole de la manufacture. Il devient même plus important que le nom de la marque puisque ce dernier est partiellement masqué. J'aurais à ce titre préféré une solution plus élégante en utilisant des lettres plus petites. Le guichet de date est discrètement positionné à 6 heures dans le secteur de la trotteuse. J'aime beaucoup le cadran sablé qui apporte une texture inhabituelle et séduisante à l'oeil.

Le principal atout de la Diver X Antarctica, au-delà de ces considérations esthétiques, est la qualité de l'exécution, fidèle aux standards d'Ulysse Nardin. La lunette revêtue de caoutchouc blanc mat prolonge le bracelet. Elle se manipule aisément grâce aux cannelures proéminentes. Le boîtier en titane d'un diamètre de 44mm se positionne correctement sur le poignet grâce aux cornes courtes et plongeantes. A noter la présence d'une petite plaque latérale qui indique le numéro unique de la série limitée. La taille de la montre peut sembler imposante. Le diamètre ne se ressent pas trop du fait de l'épaisseur de la lunette. L'épaisseur est raisonnable (13,4mm) pour une montre ayant une étanchéité de 300 mètres. J'aime beaucoup la décoration du fond du boîtier qui indique à la fois les coordonnées du point méridional extrême de l'Antarctique ainsi que le parcours du Vendée Globe dont Ulysse Nardin est devenu le sponsor officiel. Le bracelet en caoutchouc qui comporte une pièce en titane (typique d'Ulysse Nardin) est très confortable et offre des espaces qui permettent à la peau de respirer. A noter qu'il se ferme avec une boucle ardillon.


Le mouvement qui anime la Diver X Antarctica est comme évoqué précédemment le calibre UN-118. Ce mouvement de manufacture est performant. Il propose un échappement en DIAMonSIL (alliage de diamant synthétique et silicium)  qui renforce sa résistance et qui supprime tout besoin de lubrification. Le spiral est également en silicium. Je dois avouer que je ne suis pas un fan absolu du silicium (ni d'ailleurs de l'absence de lubrification) car j'ai peur de la casse de pièces sur le long terme mais Ulysse Nardin maîtrise le sujet et le DIAMonSIL me rassure sur ce point. La réserve de marche est de 60 heures ce qui est tout à fait acceptable. La date se règle en avant et en arrière sans souci. Enfin, le calibre UN-118 est certifié chronomètre. 

La ligne Diver X est composée de plusieurs modèles mais cette édition limitée Antarctica qui m'a le plus séduit. Sans être d'une folle audace, elle n'en demeure pas moins intéressante et attrayante du fait de ses performances, de sa dimension pratique et de son rendu esthétique particulier du fait de ses couleurs. Son prix de vente est de  8.900 euros ce qui la situe toutefois dans une fourchette haute du marché. Mais la qualité de l'exécution d'Ulysse Nardin peut le justifier.

Merci à l'Agence Blackdress.


Les plus:
+ une excellente qualité d'exécution
+ des codes couleurs inhabituels
+ les performances du calibre UN-118
+ le confort du bracelet

Les moins:
- le nom de la marque tronqué
- un prix un peu élevé