Lange & Söhne: 1815 Calendrier Annuel

Il faut l'avouer, l'arrivée lors du dernier SIHH du calendrier annuel comme nouvelle complication au sein de la collection 1815 de Lange & Söhne n'était pas une véritable surprise. Nombreux étaient les observateurs qui s'y attendaient. La manufacture saxonne propose ainsi une complication utile dans son contexte esthétique le plus caractéristique (chiffres arabes, chemin de fer périphérique, aiguilles Alpha etc...).


Incontestablement, Lange & Söhne est parvenu à un résultat soigné et équilibré qui permet également de profiter de l'affichage des phases de lune dans un contexte "1815" à un tarif bien plus abordable que celui de la 1815 Rattrapante Calendrier Perpétuel. Cependant, elle n'est pas l'unique montre du catalogue à offrir un calendrier annuel puisque la collection Saxonia en possède un aussi. Evidemment, la question qui vient à l'esprit est de savoir laquelle est la plus convaincante des deux. J'avais retrouvé ce même type d'interrogation en comparant les façons d'aborder le calendrier perpétuel de la Langematik Perpetual et du Datograph Perpetual. Et au bout du compte, j'ai envie de dire que cela dépend de ce que l'on recherche.


Il existe deux différences majeures entre la 1815 Calendrier Annuel et la Saxonia Calendrier Annuel: la première montre, collection 1815 oblige, n'a pas de grande date et affiche les quantièmes par l'intermédiaire d'une aiguille. La seconde montre est à remontage automatique alors que la 1815 reste fidèle au remontage manuel. Pour le reste, l'organisation du cadran demeure similaire entre les deux pièces: le sous-cadran des phases de lune est à 6 heures et intègre la trotteuse, les mois sont indiqués dans le sous-cadran de droite et les jours dans celui de gauche. La 1815 complète ce dernier sous-cadran par l'affichage des quantièmes alors que sur la Saxonia, chaque sous-cadran est dédié à un seul affichage.

La 1815 est légèrement plus grande que la Saxonia (40mm vs 38,5mm) mais cela ne se ressent pas. La Saxonia a une approche plus pure tandis que la 1815 doit loger les chiffres arabes et le chemin de fer périphérique. Les deux montres offrent une lisibilité similaire... sauf en ce qui concerne l'information la plus importante d'une montre calendrier: les quantièmes. La Saxonia est imbattable sur ce terrain avec la grande date qui occupe la partie supérieure du cadran. En revanche, une bonne paire de lunettes est nécessaire avec la 1815: c'est la traditionnelle faiblesse de l'affichage par aiguille.

Le mouvement L051.3 de la 1815 Calendrier Annuel:


Si la Saxonia l'emporte sur le thème de la lisibilité, j'ai en revanche une nette préférence pour l'approche esthétique de la 1815. J'aime retrouver tous ces petits détails propres à la collection et qui renforcent l'aspect germanique de la montre.

L'autre grande différence se situe donc au niveau du mouvement. Une fois n'est pas coutume, le mouvement automatique a ma préférence et ce pour deux principales raisons. La première est bêtement pratique: une montre automatique peut être placée dans un winder ce qui a du sens pour une complication calendrier afin d'éviter des réglages inutiles. Et la seconde raison est esthétique. Le mouvement de la Saxonia Calendrier Annuel est le superbe Sax-O-Mat à rotor 3/4. Cette montre ainsi que la Langematik Perpetual sont les seules opportunités de profiter de ce mouvement dans le catalogue actuel... ce qui est fort dommage. Heureusement, le mouvement à remontage manuel de la 1815 Calendrier Annuel n'est pas dénué d'intérêt. Il appartient à la famille des mouvements à remontage manuel de 3 jours de réserve de marche (un atout intéressant là aussi pour une montre calendrier) et sa présentation est valorisante. Au-delà de la finition soignée de la manufacture saxonne, ce type de mouvement dévoile le rochet, la roue de couronne, le cliquet et son ressort. Il y a plus à voir avec ce mouvement L051.3 qu'avec le L051.1 de la 1815 classique. A noter que la fréquence des mouvements des deux montres à calendrier annuel est la même soit 3hz.

La Saxonia Calendrier Annuel, ici dans sa version platine:


Comme précisé précédemment, la 1815 Calendrier Annuel et la Saxonia Calendrier Annuel procurent une présence au poignet similaire. Le style épuré de la Saxonia compense sa taille plus petite. La 1815 apparaît cependant comme plus élancée car elle possède quasiment la même épaisseur pour une diamètre plus grand. De plus, le même sentiment d'harmonie et d'équilibre se dégage des deux pièces. Sur cet aspect, il n'y pas de net vainqueur.

La 1815 Calendrier Annuel en Or Rose:


Cependant, mon choix est fait. Si la 1815 a ma préférence esthétique, la dimension pratique de la Saxonia fait nettement pencher la balance en sa faveur selon mon point de vue. La grande date est un plus incontestable pour une montre calendrier et j'ai tout de même beaucoup de mal avec les calendriers annuels ou perpétuels aux quantièmes difficiles à lire. C'est fort dommage car la 1815 Calendrier Annuel est une montre réussie et exécutée avec soin. Mais j'aurais aimé, une fois de plus, que Lange sorte de son chemin ultra-balisé pour offrir une astuce, une organisation de cadran plus surprenantes pour rendre les quantièmes plus faciles à appréhender. 

La 1815 Calendrier Annuel en Or Gris:


Il serait toutefois honnête de préciser que le prix de la Saxonia est sensiblement plus élevé que celui de la 1815: 44.500 euros vs 37.800 euros en or gris ou rose (la Saxonia Calendrier Annuel existe en platine ce qui n'est pas le cas de la 1815 Calendrier Annuel). Et cet argument peut faire rééquilibrer la balance. La différence de prix s'explique par le mécanisme de grande date et la présence du calibre Sax-O-Mat, plus cher à produire.

Merci à la boutique Lange & Söhne de Paris rue de la Paix.

Les plus:
+ une montre équilibrée et harmonieuse
+ les performances  et la présentation du mouvement L051.3
+ un prix plus ajusté que celui de la Saxonia Calendrier Annuel

Les moins:
- les quantièmes ne sont pas très lisibles