MB&F: HM3 Megawind

La HM3 Megawind semble au premier coup d'oeil très semblable à la montre dont elle découle, la HM3 d'origine. Et pourtant! La plus grande différence est bel et bien visuelle. Elle ne se perçoit pas d'abord puis elle se devine et elle devient à la fin évidente et incontournable. Quelle est donc cette différence?

Il s'agit tout simplement de la façon dont évolue la masse oscillante.

Prenez une HM3 "classique" (j'ai réussi à employer cet adjectif avec une Horological Machine!) et le rotor effectue ses mouvements de façon très sensible, réagissant avec rapidité et énergie au moindre mouvement de poignet.


Prenez maintenant la HM3 Megawind et observez le comportement du rotor: plus lent, il semble battre comme les ailes d'un oiseau majestueux. Cette différence est évidemment due à la taille de la masse oscillante, à sa forme et à la répartition des poids.

La taille du rotor est à proprement parler étonnante, entourant totalement le calibre Girard-Perregaux qui sert de base au module développé par Jean-Marc Wiederrecht et flirtant avec les bords du boîtier. Le retrait de l'anneau des quantièmes a permis cet agrandissement en libérant la place nécessaire. En revanche, il crée un effet visuel un peu désagréable: la partie entre le calibre et le bord du boîtier devient visible donnant l'impression que quelque chose manque. La tige de la couronne est aussi perceptible ce qui n'est pas forcément du plus bel effet. Heureusement, le comportement de la masse oscillante qui tourne en permanence atténue cette impression.


La forme du rotor reste la même, celle d'une astéro-hache chère aux amateurs de Goldorak et à Max Büsser mais sa taille rend sa forme encore plus spectaculaire.

Enfin, la répartition des poids a été rendue possible par l'utilisation conjointe de titane pour les parties centrales et d'or pour les parties périphériques, le tout étant riveté. Evidemment, un déséquilibre  a dû être créé afin de favoriser la rotation  du rotor malgré sa forme symétrique. Il a été obtenu grâce à une partie périphérique plus fine que l'autre. Le résultat est ainsi très agréable à observer grâce à la contribution de cette parfaire symétrie.


Les dimensions de ce rotor géant entraînent un autre effet visuel imprévu. Du fait de la forme de la HM3, le rotor semble couper la base des deux cônes qui servent à indiquer l'heure et les minutes. En d'autres termes, tel un tour de magie, nous nous demandons comment le mouvement de la montre arrive à faire fonctionner l'affichage puisque ce dernier apparaît comme étant séparé de la partie inférieure. Bref, une belle illusion d'optique!


Un des reproches que j'avais faits à la HM3 initiale était, en ce qui me concerne, la relative difficulté à lire l'heure et j'avais par la suite trouvé la Frog beaucoup plus convaincante à ce niveau. Fort heureusement, la HM3 Megawind reprend le système similaire à celui de la Frog même si les cônes sont utilisés à la place des dômes. Incontestablement, grâce aux indicateurs fixes, la HM3 Megawind gagne en lisibilité et devient beaucoup plus agréable au quotidien.

Pour le reste, évolution des cornes mise à part, les amateurs de MB&F retrouveront tous les codes habituels de la HM3 avec ses formes particulières, son fond qui évoque une tête de robot, son rendu tri-dimensionnel. 


 
La HM3 avait marqué une certaine rupture par rapport à la HM2: elle incarnait une évolution vers un style qui évoquait plus la sculpture horlogère du fait des dômes proéminents tout en gagnant en confort et en "portabilité" par rapport à la Machine précédente. Elle occupe ainsi une place à part dans l'histoire de MB&F en étant une sorte de symbole d'une nouvelle étape. C'est donc avec plaisir que je la retrouve à Baselworld 2013, dans un autre contexte, avec son rotor géant qui lui va à ravir.

La HM3 Megawind est disponible en deux versions avec des boîtiers en or gris/titane ou en or rose/titane.

Merci à l'équipe MB&F pour son accueil.