Urwerk: UR-101 Star Diamond

A travers la présentation de cette très rare déclinaison de l'UR-101, je vous propose un retour vers les premières années d'Urwerk qui  nous permet de mesurer le chemin parcouru depuis. Urwerk fut fondée en 1995 par les frères Baumgartner et Martin Frei mais il fallut attendre deux années supplémentaires pour découvrir les premières montres de la marque, l'UR-101 et l'UR-102. Du point de vue chronologique, le premier prototype fut une UR-101 mais c'est l'UR-102 qui rentra la première en production.

Les deux montres sont très similaires, partageant le même mouvement et le même système d'affichage du temps (l'heure vagabonde) directement inspiré par la Pendule de nuit des frères Campanus datant du XVIIième siècle. Cependant, certains détails esthétiques permettent de les distinguer au premier coup d'oeil: l'UR-101 possède des cornes classiques, longues et fluides tandis que le boîtier de l'UR-102 se caractérise par deux rangées de quatre petites cornes.

L'UR-102 fut produite en acier et les revenus liés à la vente de ce modèle permirent la mise en production de l'UR-101 avec des boîtiers en or jaune ou en or blanc. L'UR-101 en or jaune est peut-être le premier modèle iconique d'Urwerk avec sa couleur particulière et son design qui me font irrémédiablement penser à la tête d'un robot. 


L'autre point commun entre ces deux modèles initiaux est l'effet miroir provoqué par les boîtiers. La zone en arc de cercle dédiée à l'affichage du temps étant située dans la partie supérieure des boîtiers, toute la partie inférieure, lisse et polie, offre un cadre idéal à la personnalisation et à l'expression d'artistes de talents. L'UR-101 et l'UR-102 servirent de base à la création de pièces précieuses, gravées qui furent produites en très peu d'exemplaires.

Les cornes caractéristiques de l'UR-102:

La Star Diamond s'inscrit dans ce contexte. Elle tranche radicalement avec l'UR-101 d'origine. Elle incarne la première collaboration entre Urwerk et Jean-Vincent Huguenin qui travailla sur cette pièce en février 2001. Il définit un motif qui non seulement décore la montre mais la projette dans une autre dimension, la troisième dimension. Le résultat est impressionnant de maîtrise technique sans tomber dans le piège de la démonstration. La multiplication du motif crée une sorte de kaléidoscope dont les diamants ne font que mettre en valeur les intersections. Ils ont même tendance à s'estomper, laissant le premier rôle aux effets de volume et de profondeur.

Les minutes se lisent grâce aux très discrets index par section de 15 minutes sur le rehaut inférieur:

Au départ, j'avais tendance à considérer cette Urwerk comme une montre féminine. Or, je pense qu'elle s'adresse également à une clientèle masculine. Son originalité, la cohérence entre la décoration et l'affichage, la discrétion des diamants, le boîtier en or gris font qu'elle ne semble pas incongrue au poignet d'un homme qui ne serait pas rebuté par le côté précieux.

Le fond du boîtier permet de découvrir l'astucieux système d'attache du bracelet au boîtier. Un tel système n'est pas une grande première mais Martin Frei a eu l'excellente idée de l'exploiter dans ce contexte. La pièce apposée sur le fond du boîtier permet d'améliorer le confort au porté mais aussi d'intégrer visuellement le bracelet dans le design d'ensemble. 

Au poignet de Yacine Sar, la Star Diamond révèle tout son charme et son côté iconoclaste: des années après sa création, cette montre n'a pas pris une ride. La décoration a même donné un surplus d'intemporalité! Le bracelet galuchat est parfait.

A noter qu'une autre version gravée de la 101 a existé, à partir du boîtier en or jaune avec un motif différent.

Même si c'est véritablement avec la 103 qui fut dévoilée en 2003 qu'Urwerk prit son envol, j'ai souhaité à travers cette Star Diamond rendre hommage aux montres initiales de la marque. Elles témoignent de la ligne directrice suivie depuis toujours par Félix Baumgartner et Martin Frei qui consiste à réinterpréter et à redéfinir le principe de l'heure vagabonde grâce à une audace esthétique  et à de nouvelles solutions techniques.

Merci à l'équipe Urwerk pour son accueil.

Pour en savoir plus sur Jean-Vincent Huguenin:
http://jvh.ch/