Jaeger-Lecoultre: Gyrotourbillon 1

Présenté en 2005, le Gyrotourbillon 1 fait partie de ces montres, au même titre qu'une Greubel&Forsey ou d'un Zéro-G de Zenith qui proposent une solution techniquement complexe, allant au-delà du Tourbillon simple, pour atténuer les effets de la gravité sur l'organe régulant.


La voie choisie par JLC est celle du Tourbillon sphérique via 2 cages pivotant sur 2 axes. L'organe régulant bouge ainsi à la fois horizontalement et verticalement. La cage extérieure effectue une révolution complète en une minute alors que la cage intérieure l'effectue en 24 secondes. Ce principe est facilement observable à travers la vidéo ci-après:






Alors que ce Tourbillon sphérique, exceptionnel en soi, aurait suffi à justifier la création de ce Gyro 1, Jaeger-Lecoultre a tenu à compléter les fonctions de la montre en y intégrant des complications comme le Quantième Perpétuel et l'Equation du Temps marchante. Pour une montre à remontage manuel, le QP n'a de sens que si la réserve de marche est importante. De plus, l'énergie nécessaire au fonctionnement du Tourbillon sphérique est considérable. Ces deux points militaient donc pour un calibre à deux barillets afin d'apporter cette énergie en quantité suffisante sur une durée de 8 jours. La contrepartie d'une telle durée est la difficulté à maîtriser la précision de la montre surtout en fin de réserve. Jaeger-Lecoultre a bien évidemment réfléchi à cette problématique qui aurait rendu la montre plus que paradoxale. Ainsi, les deux barillets ne délivrent pas leurs énergies respectives de façon simultanée mais celle du premier transite par le second barillet afin qu'une source unique d'énergie soit transmise. Les deux barillets se contrôlant l'un l'autre, nous nous retrouvons face à un astucieux système à force constante.

Impressionnante du point de vue technique, la montre se distingue également du point de vue esthétique. Toute l'organisation du cadran a été faite pour mettre en valeur le Tourbillon et pour répartir harmonieusement les indications du QP.


Vous noterez plusieurs particularités:
  • L'affichage rétrograde du quantième par le biais de deux aiguilles
  • L'affichage rétrograde des mois
  • Le cadran semi-transparent sur la partie supérieure de la montre
  • L'aiguille de l'Equation du temps marchante avec son soleil
Manque donc côté cadran l'affichage de l'année bissextile. Cette indication a été transférée côté calibre:


Le calibre 177, d'une fréquence de 3hz est composé de 679 pièces. Il est le fruit du talent d'Eric Coudray qui a quitté la Manufacture depuis. Nous arrivons à distinguer les deux barillets, la roue qui transmet l'énergie au Tourbillon et Equation du temps oblige, la ville sur laquelle la montre est réglée.

Dotée d'un boîtier en platine de 43mm de diamètre à la lunette relativement épaisse, le Gyrotourbillon 1 est une montre lourde mais qui reste confortable si elle est bien ajustée. Le principe de Jaeger-Lecoultre sur ses montres à grandes complications est qu'elles demeurent portables. Portables, cela ne veut pas seulement dire confortable mais également fiables et simples à l'usage. Ce Gyrotourbillon ne déroge pas à la règle. Le réglage du QP se fait de façon traditionnelle par le biais de poussoirs correcteurs situés sur la carrure du boîtier.


Le Gyrotourbillon 1 est fabriqué en 75 exemplaires à raison d'une vingtaine de pièces par an. Montre d'exception, elle symbolise le talent de la Manufacture Jaeger-Lecoultre capable à la fois de produire des montres simples mais également un très grand éventail de complications y compris les plus complexes comme ce Tourbillon sphérique.